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Les Textes | Douguine | L’EURASIE SE FERA | 06.07.2002
Archivio de EURASIA the site of Martino Conserva (translations, publications)
original text
Aleksandr Dugin
L’EURASIE SE FERA
et se fait déjà
A la veille de la visite du Président des
Etats-Unis en Russie, il est arrivé un événement majeur
dans le domaine international, passé quelque peu inaperçu
avant le sommet intercontinental. La majorité des médias
a à peine parlé du passage du présent système
de coordination dans le cadre du Pacte sur la Sécurité Collective,
dans le cadre de l’organisation régionale internationale de la CEI
: l’«Organisation du Pacte sur la Sécurité Collective».
En réalité, la valeur de cette avancée peut difficilement
être surestimée. Assez curieusement, aucune étude analytique
sérieuse sur ce sujet n’a suivi dans la grande presse russe.
Quel est l’aspect géopolitique de la question
? Pour évaluer clairement la signification de cette décision,
nous devons dire quelque chose concernant les solutions précédentes
de la question.
D’un point de vue géopolitique, depuis
la fin des années 80, a commencé la déconstruction
graduelle du potentiel stratégique du pôle terrestre, l’espace
stratégique eurasien, fixé à cette époque à
l’intérieur du cadre du Pacte de Varsovie. Si, au sens idéologique,
le Pacte de Varsovie était conçu comme une union de pays
ayant une économie socialiste et une philosophie marxiste, dans
une perspective géopolitique il était une forme de la construction
stratégique terrestre continentale, s’opposant à l’atlantisme
qui en ces années s’identifiait aux pays de régime capitaliste.
Remarquons tout de suite que ce schéma idéologique a pleinement
hérité du rapport de forces géopolitique précédent,
pré-révolutionnaire, quand la question ne concernait pas
la confrontation entre des camps idéologiques, mais plutôt
les zones d’influence des principaux Etats européens. Avant l’URSS,
la même fonction stratégique eurasienne était assumée
par la Russie impériale.
L’Union Soviétique rompit brutalement ses
liens idéologiques avec le passé, avec le « tsarisme
», mais géopolitiquement, comme si rien ne s’était
passé, elle hérita de la même fonction stratégique.
Les lois de la géopolitique se révèlent plus fondamentales
que les lois de la philosophie.
La crise du marxisme en URSS et dans les pays
d’Europe de l’Est entraîna aussi la dissolution du Pacte de Varsovie.
Cependant, aucune réponse symétrique ne suivit de la part
des pays de l’OTAN, qui intégra ces sociétés dans
l’économie capitaliste. De plus, l’espace stratégique libéré
commença peu à peu à être rempli par l’influence
atlantiste : les pays européens de l’Est commencèrent à
rivaliser pour adhérer à l’OTAN. Géopolitiquement
cela signifie qu’ils commencèrent à s’éloigner de
l’eurasisme, et à être attirés dans l’orbite de l’atlantisme.
Et il ne pouvait pas en être autrement, car les systèmes géopolitiques
sont reliés entre eux comme des vases communiquants – quand l’eurasisme
décroît, l’atlantisme croît, et vice-versa.
La phase suivante de l’auto-dissolution concerna
l’URSS elle-même. Politiquement et idéologiquement, cela fut
accompli assez radicalement, mais dans son aspect stratégique une
telle action brutale était simplement impossible. Par conséquent,
le système du Quartier Général intégré
des armées des pays de la CEI [Communauté des Etats Indépendants]
fut conservé comme héritage stratégique, comme centre
de coordination de direction commune pour les forces armées des
pays nouvellement constitués. Fondamentalement, tout comme la CEI,
cette structure militaire fut initialement pensée comme un instrument
pour réaliser un « divorce graduel et civilisé ».
Cependant avec le temps, ce facteur stratégique,
non moins que l’économie, les coutumes et même les raisons
politiques précises, remit la géopolitique au programme.
Il apparut que l’unité stratégique des puissances eurasiennes
– que sont indubitablement tous les pays membres de la CEI – est plus profonde
que la forme politique externe de l’histoire de la période soviétique
ou de l’Empire russe.
Les peuples des anciennes républiques sњurs
et leurs élites politiques et économiques commencèrent
de plus en plus à reconnaître la communauté d’intérêt
comme étant une communauté de destin (Gasprinsky). Ainsi,
à la place de l’instrument de « divorce civilisé »,
la CEI commença peu à peu à être pensée
comme quelque chose de différent : comme une phase d’un nouveau
processus, le processus de l’intégration eurasiste. Il faut ici
reconnaître le mérite du Président du Kazakhstan Nursultan
Nazerbaiev, qui le premier commença à parler de l’«Union
Eurasienne».A ce propos, en 1994 un projet similaire, avec seulement
un nom différent, fut proposé aussi par le Président
de l’Ouzbékistan Islam Karimov, qui cependant commença plus
tard à faire preuve d’une attitude jalouse envers l’initiative de
Nazerbaiev et commença à critiquer l’« eurasisme ».
Mais ce qui compte n’est pas tant le nom que l’essence du phénomène
: la conscience géopolitique des dirigeants des pays de la CEI,
à un certain moment – quelque part au milieu des années 90
–, sous la pression du cours objectif du développement mondial,
commença à prêter de plus en plus attention à
la nécessité de stopper le processus de dissolution stratégique
de l’espace eurasien.
Pendant les années de mandat du Président
Eltsine, l’initiative d’une nouvelle vague d’intégration stratégique
eurasienne ne reçut aucun appui particulier dans la Fédération
Russe. Le Kremlin ne s’y opposa pas ouvertement, mais la considéra
plutôt froidement. D’une part, contribua à cela le mythe économique,
activement répandu par les « jeunes réformateurs »,
selon lesquels tout rapprochement de la Russie avec les pays de la CEI
n’était pas économiquement viable ; d’autre part, l’alignement
insouciant sur l’Occident généra un sentiment de scepticisme
et d’irritation envers les anciennes républiques sњurs. Le nationalisme
et l’occidentalisme se rejoignirent sur cette question. En outre, la fièvre
anticommuniste fit que toutes les initiatives d’intégration furent
identifiées à une « revanche communiste ».
C’est seulement à la fin de la période
Eltsine et particulièrement avec l’arrivée au pouvoir de
Vladimir Poutine que la situation changea concernant ce problème.
Grâce à une solide formation géopolitique, testée
dans la pratique, le nouveau Président ne pouvait pas cultiver de
manière inertielle des mythes passéistes irresponsables.
Peu à peu, dans la Fédération Russe la pensée
stratégique et une vision géopolitique de la situation mondiale
commencèrent à renaître. Avec Poutine, le passage du
« divorce civilisé » à la « nouvelle intégration
» commença.
Des avancées concrètes importantes
suivirent ensuite. D’abord : associer en une « union douanière
» cinq pays de la CEI – la Russie, la Bélarus [ou Biélorussie],
le Kazakhstan, la Kirghizie, le Tadjikistan. L’histoire montre que la réalisation
d’une « union douanière » est le premier pas économique
sur la voie d’une intégration politique ultérieure. Le premier
théoricien de l’union douanière (Zollverein) fut Friedrich
List, l’économiste allemand qui recommanda le concept de l’intégration
des états allemands, ce qui fut plus tard brillamment réalisé
en pratique. Un modèle similaire fut aussi suivi avec l’établissement
de l’Union Européenne, qui commença par des mesures d’intégration
douanière.
Après le développement de l’«
union douanière », la phase suivante de l’intégration
économique fut de construire l’EvraAzES : l’« Association
Economique Eurasienne » fut un pas de plus vers la réalisation
d’une « Union Eurasienne » conséquente, étendant
le modèle de l’intégration douanière au niveau d’un
plus large partenariat économique. D’un point de vue géopolitique,
cela montra la volonté de faire revivre le pôle eurasien,
contre lequel le combat est vu comme la question prioritaire par les stratèges
atlantistes comme Zbigniew Brzeszinski, qui décrit dans son livre
The Grand Chessboard [Le Grand Echiquier] le scénario
d’une dissolution future des pays de la CEI, et particulièrement
de la Russie, comme le scénario optimal (pour l’Occident, plus exactement
pour les Etats-Unis). L’élite politique des pays de la CEI, reconnaissant
la nécessité d’une nouvelle intégration, trouva chez
Poutine un point d’appui, un foyer géopolitique.
En dépit des dynamiques et des paradoxes
de la conjonction de la politique étrangère, le processus
de l’intégration eurasienne s’est graduellement accéléré
durant les dernières années. Et la décision de construire
l’« Organisation du Pacte sur la Sécurité Collective
» doit être perçue selon cette perspective.
Après les accords économiques vinrent
les accords militaires et stratégiques. En déclarant être
prêt à construire une économie eurasienne intégrée
sous la forme de l’EvraAzES – qui a été récemment
rejointe par Kiev [l’Ukraine] et Kichinev [la Moldavie], bien qu’avec le
statut d’observateurs – les chefs d’Etats appelant à une nouvelle
intégration eurasienne ont déclaré leur décision
de construire un système de sécurité commun. Il est
nécessaire de souligner la différence fondamentale entre
cette nouvelle « organisation inter-régionale » et le
système de coordination déjà existant, associant les
forces armées des pays membres de la CEI : dans les faits, les instruments
administratifs existant inertiellement et conçus pour une séparation
douce et graduelle changent maintenant radicalement de signification. A
partir de maintenant, nous entrons dans une époque de nouvelle reconnaissance
stratégique d’objectifs communs, de menaces communes et de défis
communs, qui transforme les participants de l’EvraAzES en éléments
d’un espace stratégique eurasien unifié, nouvellement organisé
en unité géopolitique.
Certainement, la forme actuelle de l’« Organisation
du Pacte sur la Sécurité Collective » ne peut soutenir
aucune comparaison ni avec le Pacte de Varsovie, ni même avec les
forces armées de l’URSS. Pourtant la ligne géopolitique de
cette entreprise est extrêmement importante. Si des efforts organisés
et persévérants sont faits dans cette direction, le statut
stratégique de l’Eurasie peut s’accroître sérieusement.
Certainement, nous ne devons pas nourrir trop d’optimisme : le potentiel
militaire additionné des pays du « Pacte » est absolument
insuffisant pour rivaliser avec la puissante OTAN. Mais alors à
nouveau, il ne s’assigne pas une telle tâche. Ce qui est important,
c’est seulement de consolider par des avancées concrètes
la volonté géopolitique de favoriser une renaissance, d’exprimer
une détermination à renforcer et à défendre
une souveraineté stratégique. C’est déjà beaucoup
en soi.
Une chose de plus à dire. Sur le programme,
il y a la question d’un système commun de « Sécurité
Eurasienne ». Ce sujet excède largement l’échelle de
l’actuel « Pacte » et l’échelle de tous les pays de
la CEI. La Sécurité Eurasienne dans les conditions planétaires
d’aujourd’hui suppose de la part de la Russie un système flexible
d’alliances et d’accords avec les forces les plus diverses de l’Occident
et de l’Orient. L’Union Européenne et le
Japon peuvent être considérés
comme les limites continentales de l’intégration stratégique
eurasienne. Les pays d’Asie – l’Iran, l’Inde, la Chine – tombent déjà
naturellement au nombre des proches associés. Et l’élargissement
des participants à l’« Organisation du Pacte sur la Sécurité
Collective », c’est-à-dire aux autres pays de la CEI, à
certains Etats d’Europe de l’Est et à la Mongolie, représente
dans son ensemble une question pressante.
Personne ne dit que l’intégration européenne
soit quelque chose de simple et de facile. Construire et créer est
toujours plus difficile qu’abîmer et détruire. Et cependant
on doit admettre que les éditions stratégiques précédentes
de la géopolitique eurasienne ont en échange de tous leurs
avantages un énorme désavantage : elles ont échoué,
elles se sont révélées éphémères,
elles n’ont pas été à la hauteur de la tâche
historique d’une intégration géopolitique fiable du continent.
Cela apparaît clairement dans la limitation de la philosophie soviétique,
et aussi dans l’évidente insuffisance dimensionnelle géopolitique
du bloc eurasien dans sa configuration précédente – certains
géopoliticiens européens (en particulier Jean Thiriart et
Jordis von Lohausen) avaient prévu depuis longtemps que le Pacte
de Varsovie, à l’intérieur des limites qui étaient
les siennes, était historiquement condamné.
La seule voie de salut pour l’URSS (et auparavant
pour l’Empire russe) aurait été la neutralisation géopolitique
de l’Europe (et du Japon) et un accès aux mers chaudes vers le sud
– c’est seulement dans ce cas que le pôle atlantique aurait été
plus ou moins dominé. Mais cela fut handicapé par la philosophie
– qu’elle soit marxiste dans le cas de l’URSS, ou colonialiste-tsariste
dans le cas de l’Empire russe. A un moment il aurait été
nécessaire de sacrifier soit la superstructure idéologique,
soit la géopolitique. Hélas, au XXè siècle,
l’élite politique russe (ou soviétique) ne voulut pas sacrifier
sa philosophie. Nous avons payé le prix pour cela. Mais nous n’avons
pas le droit de répéter leurs erreurs.
Rossiskaïa Gazeta, 4 juillet 2002, N°
120 (2988) ; http://www.rg.ru/ Traduit du russe par M. Conserva Version française par F.Destrebecq
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