Цели «Евразийского Движения»:
- спасти Россию-Евразию как полноценный геополитический субъект
- предотвратить исчезновение России-Евразии с исторической сцены под давлением внутренних и внешних угроз --
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original text
Alexandre Dugin
PRINCIPAUX
PRINCIPES DE LA POLITIQUE EURASISTE
1. Trois modèles (soviétique, pro-occidental, eurasiste)
Dans la Russie moderne existent trois modèles basiques de
stratégie d’Etat, en conflits réciproques, dans le domaine
de la politique étrangère ainsi que dans le domaine de la
politique domestique. Ces trois modèles forment le système
moderne de coordonnées politiques à l’intérieur duquel
toute décision politique du gouvernement russe, toute avancée
internationale, tout problème social sérieux, politique ou
juridique, est décomposé.
Le premier modèle représente le cliché inertiel
de la période soviétique (principalement de la fin de la
période soviétique). Il a quelque peu pris racine dans la
psychologie de certains systèmes russes de direction, souvent inconsciemment,
les poussant à adopter telle ou telle décision sur la base
des précédentes. Ce modèle est soutenu par l’argument
« pertinent » : « ça a déjà marché,
ça marchera encore maintenant ». Il ne concerne pas seulement
ces dirigeants politiques qui exploitent consciemment le complexe nostalgique
des citoyens russes. Le modèle de référence soviétique
est beaucoup plus étendu et plus profond que les structures du KPFR
[Parti Communiste de la Fédération Russe], qui se trouve
maintenant en marge du pouvoir exécutif, loin des centres de décision.
Partout des politiciens et des officiels, ne s’identifiant en aucune manière
avec le communisme, sont guidés par lui. C’est un effet de l’éducation,
de l’expérience de la vie, de la formation. Pour comprendre la substance
du processus en cours dans la politique russe, il est nécessaire
d’admettre ce « soviétisme inconscient ».
Le second modèle est le modèle libéral-démocrate,
le modèle pro-américain. Il a commencé à prendre
forme avec le début de la « perestroïka » et est
devenu une sorte d’idéologie dominante dans la première moitié
des années 90. En règle générale, les dénommés
libéraux-réformateurs et les forces politiques proches d’eux
s’identifient avec lui. Ce modèle est basé sur le choix d’un
système de lecture du dispositif socio-politique américain,
de sa copie sur le sol russe et sur le fait de suivre les intérêts
nationaux des Etats-Unis pour les questions internationales. Un tel modèle
a l’avantage de pouvoir s’appuyer sur le très réel «
présent étranger », ainsi que de s’opposer au «
passé domestique » virtuel autour duquel gravite le premier
modèle. Là aussi l’argument est plutôt simple : «
ça a marché pour eux, ça marchera pour nous aussi
». Ici il est important de souligner que nous ne parlons pas simplement
de « l’expérience étrangère », mais de
l’orientation vis-à-vis des Etats-Unis ainsi qu’envers le chef de
file du monde capitaliste occidental triomphant.
Ces deux modèles (ainsi que leurs multiples variantes) sont largement
diffusés dans la politique russe. Depuis la fin des années
80, tous les conflits entre visions-du-monde, toutes les discussions et
luttes politiques fondamentales se passent entre les représentants
de ces deux visions.
Le troisième modèle est beaucoup moins connu. Il peut
être défini comme « eurasiste ». Ici nous avons
affaire à des opérations beaucoup plus complexes que la simple
copie des expériences soviétiques ou américaines.
Ce modèle se réfère à la fois au passé
domestique et au présent étranger, en termes de différenciation
: il s’inspire en partie de notre histoire politique, en partie de la réalité
des sociétés modernes. Le modèle eurasiste reconnaît
que la Russie (en tant qu’Etat, en tant que peuple, en tant que culture)
est une valeur de civilisation autonome, qu’elle doit sauver son unicité,
son indépendance et sa puissance dans ce qu’elle est devenue, ayant
mis au service de cet objectif toute doctrine, tout système, mécanisme
ou toute technique politique qui puisse aider à cela. L’eurasisme,
de cette manière, est un « pragmatisme patriotique »
original, libéré de tout dogmatisme, qu’il soit soviétique
ou libéral. Mais en même temps, la largeur et la flexibilité
de l’approche eurasiste n’empêchent pas cette théorie d’être
conceptuellement systématique, possédant toutes les marques
d’une vision-du-monde organique, conséquente, avec une consistance
interne.
Alors que les deux anciens modèles orthodoxes montrent leur inaptitude,
l’eurasisme devient de plus en plus populaire. Le modèle soviétique
opère avec des réalités politiques, économiques
et sociales obsolètes, il exploite la nostalgie et l’inertie, il
manque d’une analyse sobre de la nouvelle situation internationale et du
développement réel des tendances de l’économie mondiale.
Le modèle libéral pro-américain, à son tour,
ne peut pas être appliqué en Russie, par définition,
étant une partie organique d’une autre civilisation, étrangère
à la Russie. Cela est bien compris en Occident aussi, où
personne ne dissimule sa préférence de voir non une Russie
prospère et saine, mais au contraire une Russie affaiblie, perdue
dans l’abysse du chaos et de la corruption.
Par conséquent aujourd’hui le modèle eurasiste devient
le plus pressant, le plus demandé par la société.
Nous devons donc l’examiner de plus près.
2. L’eurasisme et la politique étrangère russe
Formulons les principes politiques de base de l’eurasisme russe
moderne.
Nous commencerons par la politique étrangère.
Comme dans chaque domaine politique, en politique étrangère
aussi l’eurasisme propose de suivre une troisième voie – ni soviétisme,
ni américanisme. Cela signifie que la politique étrangère
russe ne doit pas directement reconstruire le profil diplomatique de la
période soviétique (opposition rigide à l’Occident,
restauration d’un partenariat stratégique avec les « Etats
voyous » : Corée du Nord, Irak, Cuba, etc.) et qu’en même
temps elle ne doit pas suivre aveuglément les avis des Américains.
L’eurasisme propose sa propre doctrine de politique étrangère.
Son essence peut être résumée comme suit :
La Russie contemporaine ne pourra être sauvée en tant que
réalité politique autonome et indépendante, en tant
que sujet de valeur de la politique internationale, que dans les conditions
d’un monde multipolaire. Consentir à un monde unipolaire américano-centré
est impossible pour la Russie, car dans un tel monde elle ne pourrait être
que l’un des objets de la mondialisation, perdant inévitablement
son indépendance et son originalité. L’opposition à
la mondialisation unipolaire, l’affirmation du modèle multipolaire
est l’impératif majeur de la politique étrangère de
la Russie contemporaine. Cette condition ne doit être mise en doute
par aucune force politique : et de cela il s’ensuit qu’à l’intérieur
de la Russie les propagandistes de la mondialisation américano-centrée
doivent être (au moins moralement) délégitimisés.
La construction du monde multipolaire (vitale pour la Russie) est réalisable
seulement par un système d’alliances stratégiques. La Russie
seule ne peut pas faire face à ce problème, ne disposant
pas de ressources suffisantes pour une autarcie complète. Par conséquent
son succès dépend à de nombreux égards de la
compétence et de l’activité de sa politique étrangère.
Dans le monde moderne, il y a quelques sujets géopolitiques qui,
du fait de raisons historiques et civilisationnelles, sont aussi vitalement
intéressés à la multipolarité. Dans la situation
qui prend forme actuellement, ces sujets représentent les partenaires
naturels de la Russie.
Ils sont divisés en plusieurs catégories :
La première catégorie : de puissantes formations régionales
(pays ou groupes de pays), dont les relations avec la Russie peuvent être
commodément exprimées par le terme de « complémentarité
». Cela signifie que ces pays possèdent quelque chose de vital
pour la Russie, pendant que la Russie possède quelque chose d’extrêmement
indispensable pour eux. En conséquence, de tels échanges
stratégiques de potentiels renforcent les deux sujets géopolitiques.
A cette catégorie (complémentarité symétrique)
appartiennent l’Union Européenne, le Japon, l’Iran, l’Inde. Toutes
ces formations géopolitiques peuvent très raisonnablement
prétendre à un rôle de sujets autonomes dans les conditions
de la multipolarité, alors que l’américano-centrisme les
prive de cette possibilité, les réduisant à de simples
objets. Comme la nouvelle Russie ne peut pas être présentée
comme un ennemi idéologique (ce qui avait fourni aux Etats-Unis
leur meilleur argument pour attirer l’Europe et le Japon dans leur orbite,
et avait conduit l’URSS à être classée avec l’Iran
islamique pendant la période de la « guerre froide »),
l’impératif de la subordination complète de ces pays à
la géopolitique américaine n’est pratiquement plus justifié
par quoi que ce soit (exceptée l’inertie politique). Les contradictions
entre les Etats-Unis et les puissances réciproquement complémentaires
avec la Russie vont donc continuer à s’aggraver.
Si la Russie se montre active et justifie la tendance multipolaire avec
son potentiel, trouvant pour chacune de ces formations géopolitiques
les arguments justes et les conditions différenciées pour
une alliance stratégique, le club des supporters de la multipolarité
peut devenir suffisamment puissant et influent pour accomplir efficacement
la réalisation de son propre projet de futur système mondial.
A chacune de ces puissances, la Russie a quelque chose à offrir
– ressources, potentiel stratégique d’armements, poids politique.
En échange le Russie recevra, d’une part une aide économique
et technologique de l’Union Européenne et du Japon, d’autre part
un partenariat politico-stratégique au Sud, avec l’Iran et l’Inde.
L’eurasisme conceptualise une telle ligne de politique étrangère
et la justifie par la méthodologie scientifique de la géopolitique.
La seconde catégorie : les formations géopolitiques intéressées
par la multipolarité, mais pas symétriquement complémentaires
avec la Russie. Ce sont la Chine, le Pakistan, les pays arabes. Les politiques
traditionnelles de ces sujets géopolitiques ont un caractère
intermédiaire, mais un partenariat stratégique avec la Russie
n’est pas leur priorité majeure. De plus, l’alliance eurasiste de
la Russie avec les pays de la première catégorie renforce
les rivaux traditionnels des pays de la seconde catégorie, au niveau
régional. Par exemple, le Pakistan, l’Arabie Saoudite et l’Egypte
ont de sérieuses contradictions avec l’Iran, de même que la
Chine avec le Japon et l’Inde. A une plus large échelle, les relations
de la Russie avec la Chine représentent un cas particulier, compliqué
par des problèmes démographiques, par l’intérêt
renouvelé de la Chine pour les territoires à peine peuplés
de la Sibérie, et aussi par l’absence en Chine d’un potentiel technologique
et financier sérieux, capable de résoudre positivement le
problème, majeur pour la Russie, de l’assimilation technologique
de la Sibérie.
Tous les pays de la seconde catégorie sont placés devant
la nécessité de manњuvrer entre l’unipolarité américano-centrée
(qui ne promet rien de bon pour eux) et l’eurasisme.
A l’égard des pays de cette catégorie, la Russie doit
agir avec la plus grande prudence : ne pas les inclure dans le projet eurasiste,
mais en même temps viser à neutraliser autant que possible
le potentiel négatif de leur réaction et contrer activement
leur inclusion active dans le processus de mondialisation unipolaire (pour
lequel il y a suffisamment de raisons).
La troisième catégorie représente les pays du Tiers-Monde
qui ne possèdent pas suffisamment de potentiel géopolitique
pour prétendre même au statut de sujets limités. Concernant
ces pays la Russie doit suivre des politiques différenciées,
contribuant à leur intégration géopolitique dans des
zones de « prospérité commune », sous le contrôle
des puissants partenaires de la Russie à l’intérieur du bloc
eurasiste. Cela signifie que dans la zone du Pacifique il est pertinent
pour la Russie de favoriser le renforcement de la présence japonaise.
En Asie il est nécessaire d’encourager les ambitions géopolitiques
de l’Inde et de l’Iran. Il est également nécessaire de contribuer
à élargir l’influence de l’Union Européenne dans le
monde arabe et dans toute l’Afrique. Les mêmes Etats qui sont inclus
dans l’orbite traditionnelle de l’influence russe doivent naturellement
y rester ou y être réintégrés. La politique
d’intégration des pays de la CEI [Communauté des Etats Indépendants]
dans l’Union Eurasienne est dirigée dans ce sens.
La quatrième catégorie : les Etats-Unis et les pays du
continent américain se trouvant sous contrôle des Etats-Unis.
La politique eurasiste internationale de la Russie doit être orientée
pour montrer par tous les moyens aux Etats-Unis l’inconsistance d’un monde
unipolaire, le caractère conflictuel et l’irresponsabilité
de tout le processus de mondialisation américano-centrée.
S’opposant fermement et activement à une telle mondialisation (utilisant
dans ce but, en premier lieu, l’instrument de l’alliance eurasiste), la
Russie doit au contraire soutenir la tendance isolationniste aux Etats-Unis,
saluant favorablement la limitation des intérêts géopolitiques
des Etats-Unis au continent américain. Les Etats-Unis, en tant que
plus forte puissance régionale, dont la zone d’intérêt
stratégique est située entre l’Atlantique et l’Océan
Pacifique, peut même devenir un partenaire stratégique pour
une Russie eurasiste. De plus, une telle Amérique sera extrêmement
désirable pour la Russie, car elle limitera l’Europe, la région
Pacifique, et aussi le monde islamique et la Chine, au cas où leurs
aspirations devraient suivre une voie de mondialisation unipolaire sur
la base de leur propre système géopolitique. Et si la mondialisation
unipolaire devait rester en vigueur, c’est l’intérêt de la
Russie de renforcer la tendance anti-américaine en Amérique
du Sud et en Amérique Centrale, utilisant cependant une vision-du-monde
et une formule politique beaucoup plus flexible et beaucoup plus large
que le marxisme. La politique de travail prioritaire avec les milieux politiques
anti-américains au Canada et au Mexique va dans le même sens.
Il est aussi possible d’utiliser pour cela l’activité de lobbying
des diasporas eurasiennes aux Etats-Unis.
3. L’eurasisme et la politique intérieure
L’eurasisme en politique intérieure signifie suivre quelques
directions principales.
L’intégration des pays de la CEI dans une Union Eurasienne unie
est l’impératif stratégique majeur de l’eurasisme. Le volume
stratégique minimal indispensable pour commencer une activité
internationale sérieuse en vue de la création d’un monde
multipolaire n’est pas la Fédération Russe, mais la CEI prise
comme une seule formation stratégique, unie par une seule volonté
et par un seul but de civilisation commune.
Le système politique de l’Union Eurasienne est fondé,
de la manière la plus logique, sur la « démocratie
de participation » (la « demotia » des eurasistes classiques),
l’accent étant mis non sur l’aspect quantitatif de la participation,
mais sur l’aspect qualitatif. L’autorité représentative doit
refléter la structure qualitative de la société eurasienne,
au lieu des indications statistiques quantitatives moyennes, basées
sur l’efficacité des shows pré-électoraux. Une attention
particulière doit être donnée à la représentation
des ethnies et des confessions religieuses. La « démocratie
de participation » doit être organiquement intégrée
avec une fraction déterminée de responsabilité individuelle
exprimée autant que possible dans les domaines stratégiques.
Le Dirigeant Suprême de l’Union Eurasienne doit concentrer la volonté
commune pour la réalisation de la puissance et de la prospérité
de l’Etat.
Le principe de l’impératif social doit être combiné
avec le principe de liberté personnelle dans une proportion différant
essentiellement autant des recettes libérales-démocrates,
que du collectivisme impersonnel des marxistes. L’eurasisme suppose ici
la préservation d’un équilibre déterminé, avec
un rôle significatif du facteur public.
En général, le développement actif du principe
social est un trait constant de l’histoire eurasienne. Cela apparaît
dans notre psychologie, dans notre éthique, dans notre religion.
Mais en opposition avec les modèles marxistes, le principe social
doit être affirmé comme quelque chose de qualitatif, de différencié,
lié aux données concrètes nationales, psychologiques,
culturelles et religieuses. Le principe social ne doit pas étouffer,
mais renforcer le principe privé, lui donnant un fondement qualitatif.
La compréhension qualitative du facteur social permet précisément
de définir la règle d’or entre l’hyper-individualisme de
l’Occident bourgeois et l’hyper-collectivisme de l’Est socialiste.
Dans le système administratif, l’eurasisme insiste sur le modèle
du « fédéralisme eurasiste ». Cela suppose de
choisir comme catégorie de base, pour construire la Fédération,
non pas les territoires, mais les ethnies. Ayant séparé le
principe de l’autonomie ethno-culturelle du principe territorial, le fédéralisme
eurasiste liquidera pour toujours les raisons mêmes du séparatisme.
Ainsi en compensation les peuples de l’Union Eurasienne recevront la possibilité
du développement maximal de l’indépendance ethnique, religieuse,
et même, dans certains cas précis, juridique. Dans le fédéralisme
eurasiste, l’indubitable unité stratégique s’accompagne de
la pluralité ethnique, de l’accent mis sur l’élément
juridique du « droit des peuples ».
Le contrôle stratégique de l’espace de l’Union Eurasienne
sera assuré par l’unité de direction et par les districts
stratégiques fédéraux, dans la composition desquels
pourront entrer diverses formations – de la formation ethno-culturelle
à la formation territoriale. La différenciation immédiate
des territoires en plusieurs niveaux ajoutera de la flexibilité,
de l’adaptabilité et de la pluralité au système de
direction administratif, combiné avec un centralisme strict dans
le domaine stratégique.
La société eurasienne doit être fondée sur
le principe d’une morale régénérée possédant
à la fois des traits communs et des formes concrètes liés
à la spécificité du contexte ethno- confessionnel.
Les principes de simplicité, de pureté, de retenue, de respect
des règles, de responsabilité, de vie saine, de justice et
de sincérité sont communs à toutes les traditions
religieuses traditionnelles de l’Eurasie. Ces indéniables valeurs
morales doivent recevoir le statut de normes d’Etat. Les vices sociaux
scandaleux, la violation impudente et publique des fondations morales doivent
être impitoyablement éradiqués.
Les forces armées de l’Eurasie et le pouvoir des ministères
et des services doivent être considérés comme le squelette
stratégique de la civilisation. Le rôle social des militaires
doit s’accroître, il est nécessaire de restaurer leur prestige
et le respect du public.
Sur le plan démographique, il est indispensable de réaliser
la « prolifération de la population eurasienne », de
l’encourager moralement, matériellement et psychologiquement à
avoir beaucoup d’enfants, et d’en faire le modèle social eurasien.
Dans le domaine de l’éducation il est nécessaire de renforcer
l’éducation morale et scientifique de la jeunesse, dans un esprit
de fidélité aux racines historiques, de loyauté à
l’idée eurasiste, de responsabilité, de virilité,
d’activité créatrice.
L’activité du secteur de l’information de la société
eurasiste doit être basée sur la stricte observance des priorités
de civilisation en portant la lumière sur les événements
intérieurs et extérieurs. Les principes de formation et d’éducation
intellectuelle et morale doivent être mis au-dessus des principes
de divertissement ou de bénéfice commercial. Le principe
de liberté de parole doit être combiné avec l’impératif
de responsabilité pour les paroles librement exprimées.
L’eurasisme suppose la création d’une société mobilisée,
où les principes de création et d’optimisme social doivent
être les règles de la vie humaine. La vision-du-monde doit
dévoiler les possibilités potentielles de l’homme, permettant
à chacun – triomphant (à l’intérieur et à l’extérieur
de soi) de l’inertie et de la limitation – d’exprimer sa personnalité
unique au service de la société. A la base de l’approche
eurasiste de la question sociale se trouve le principe d’un équilibre
entre public et privé. L’équilibre est défini par
la logique suivante : tout domaine lié à la sphère
stratégique (complexe militaro-industriel, éducation, sécurité,
paix, santé morale et physique de la nation, démographie,
croissance économique, etc.) est contrôlé par l’Etat.
La petite et moyenne production, le domaine des services, l’intimité
personnelle, l’industrie du divertissement, le domaine des loisirs, etc.,
sont contrôlés non par l’Etat mais au contraire par l’initiative
personnelle et privée (excepté pour les cas où les
derniers sont en conflit avec les impératifs stratégiques
de l’eurasisme dans le domaine global).
4. L’eurasisme et l’économie
Etant opposé au libéralisme et au marxisme, l’eurasisme
considère le domaine économique comme n’étant ni autonome
ni déterminant pour le processus socio-politique et étatique.
Selon les convictions des eurasistes, les activités économiques
sont seulement fonction des diverses réalités culturelles,
sociales, politiques, psychologiques et historiques. Nous pouvons exprimer
la relation eurasiste avec l’économie en ré-exprimant la
vérité de l’Evangile : « non pas l’homme pour l’économie,
mais l’économie pour l’homme ». Une telle relation à
l’économie peut être qualifiée de qualitative : l’accent
n’est pas mis sur les indicateurs formels de la croissance économique,
mais on utilise un spectre des indicateurs significativement plus large,
dans lequel la force économique est considérée non
pas isolément mais à l’intérieur d’un complexe incluant
d’autres forces, ayant principalement un caractère social. Certains
économistes (en particulier Joseph Schumpeter) ont déjà
tenté d’introduire des paramètres qualitatifs dans l’économie,
séparant le critère de la croissance économique de
ceux du développement économique. L’eurasisme pose le problème
dans une perspective encore plus large : ce qui compte n’est pas seulement
le développement économique, mais le développement
économique combiné avec le développement social.
L’approche eurasiste de l’économie peut être exprimée
selon un schéma simplifié, de cette manière : régulation
par l’Etat des branches stratégiques (complexe militaro-industriel,
monopoles naturels et similaires) et liberté économique maximale
pour le moyen et petit commerce.
Le principal élément de l’approche eurasiste de l’économie
est l’idée de la résolution d’un nombre significatif de problèmes
nationaux-économiques russes à l’intérieur du cadre
du projet de politique étrangère eurasiste. Certains sujets
géopolitiques vitalement intéressés à la multipolarité
du monde – en premier lieu, l’Union Européenne et le Japon – ont
un énorme potentiel financier et technologique, dont l’engagement
peut radicalement changer le climat économique russe. Au stade actuel
il est malheureusement nécessaire de reconnaître qu’il n’y
a pas de ressources suffisantes en Russie pour une autarcie (même
relative). Par conséquent les investissements et d’autres formes
d’interaction avec les régions économiques avancées
sont vitalement nécessaires pour nous. Cette interaction doit être
initialement déterminée selon la logique d’un plus grand
volume, plutôt que sur des relations économiques restreintes
– investissements, crédits, import-export, fournitures d’énergie,
etc. Tout cela doit être intégré dans le contexte plus
large des programmes stratégiques communs – tels que la coopération
dans certains domaines ou la création de systèmes eurasiens
de transport et d’information.
En un certain sens, la Russie doit transférer le fardeau de la
renaissance de son potentiel économique à ses partenaires
du « club des supporters de la multipolarité », utilisant
activement dans ce but la possibilité d’offrir des projets de transport
en commun (la ligne « trans-eurasienne ») extrêmement
opportuns ou des ressources en énergie vitales pour l’Europe et
le Japon.
Un important problème est aussi le retour des capitaux en Russie.
L’eurasisme crée de très sérieux motifs pour ce retour.
La Russie troublée de la période des réformes libérales
(commencées dans les années 90), complètement tournée
vers l’Occident, se regardant elle-même avec dégoût,
immergée dans la psychose de la privatisation et de la corruption,
et la Russie eurasiste, patriotique, tournée vers l’Etat, du début
du 21ème siècle, sont des réalités politiques
diamétralement opposées. Les capitaux fuyaient une Russie
faible et en voie d’effondrement. Dans une Russie mise sur la voie de la
force et du rétablissement, les capitaux devraient revenir.
Dans les pays occidentaux, la plupart des capitaux évadés
de Russie ne peuvent ni être sauvés ni accrus. Au début
des années 90, l’Occident regardait avec satisfaction la fuite des
capitaux russes (principalement d’origine criminelle), considérant
– selon la logique de la « guerre froide » – que l’affaiblissement
de la Russie post-communiste jouerait en faveur des pays de l’OTAN. Maintenant
la situation a radicalement changé, et dans les conditions actuelles,
des problèmes très sérieux arriveront (c’est déjà
le cas, en fait) aux possesseurs de capitaux illégaux en Occident.
La logique eurasiste signifie la création des conditions les
plus favorables pour le retour de ces capitaux en Russie, qui par lui-même
donnera une sérieuse impulsion au développement de l’économie.
Contrairement à certains dogmes abstraits purement libéraux,
les capitaux reviennent plus vite dans un Etat ayant une autorité
forte et responsable et des points d’orientation stratégique précis,
que dans un pays incontrôlable, chaotique et instable.
5. La voie eurasienne
L’eurasisme est le modèle répondant le plus précisément
aux intérêts stratégiques de la Russie moderne. Il
donne les réponses aux questions les plus difficiles, offre une
sortie aux situations les plus emmêlées. L’eurasisme combine
l’ouverture et l’aptitude au dialogue avec la fidélité aux
racines historiques et l’affirmation conséquente des intérêts
nationaux. L’eurasisme offre un équilibre raisonnable entre l’idée
nationale russe et les droits des nombreux peuples habitant la Russie et
plus largement l’Eurasie.
Certains aspects précis de l’eurasisme sont déjà
utilisés par les nouvelles autorités russes orientées
vers une solution créative des difficiles problèmes historiques
auxquels la Russie doit faire face dans le nouveau siècle. Et chaque
fois que cela se produit, l’efficacité, la logique, les résultats
stratégiques sérieux, parlent d’eux-mêmes. Le processus
d’intégration dans la CEI, la création de la Communauté
Economique Eurasienne, les premiers pas de la nouvelle politique étrangère
de la Fédération Russe concernant l’Europe, le Japon, l’Iran
et les pays du Proche-Orient, la création d’un système de
districts fédéraux, le renforcement de la ligne verticale
du pouvoir, l’affaiblissement des clans oligarchiques, la politique du
patriotisme et du sens de l’Etat, l’accroissement du sens de la responsabilité
dans le monde des médias – tous ces points sont des éléments
importants et essentiels de l’eurasisme. Pour le temps présent,
ces éléments sont mélangés avec les tendances
inertielles des deux autres modèles (libéral-démocrate
et soviétique). Et pourtant il est parfaitement clair que l’eurasisme
monte fermement vers son zénith, alors que les deux autres modèles
mènent seulement un combat d’arrière-garde.
Accroître le rôle de l’eurasisme dans le politique russe
est un processus évolutif et graduel. Mais le temps est déjà
venu de faire une étude plus attentive et plus responsable de cette
théorie et philosophie réellement universelle, dont la transformation
en pratique politique et en vision-du-monde se fait sous nos yeux.
Alexandre Dugin, Ph. D. Dirigeant du Mouvement Politique Social Pan-russe « Eurasia
». Juin 2001.
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