Цели «Евразийского Движения»:
- спасти Россию-Евразию как полноценный геополитический субъект
- предотвратить исчезновение России-Евразии с исторической сцены под давлением внутренних и внешних угроз --
Администрация Международного "Евразийского Движения" Россия, 125375, Москва, Тверская улица, дом 7, подъезд 4, офис 605, (м. Охотный ряд) Телефон:
+7(495) 926-68-11
Здесь же в штаб-квартире МЕД можно приобрести все книги Дугина, литературу по геополитике, традиционализму, евразийству, CD, DVD, VHS с передачами, фильмами, "Вехами" и всевозможную евразийскую атрибутику. E-mail:
Archivio de EURASIA a cura di Martino Conserva
original text
Jean
Parvulesco
VLADIMIR POUTINE ET L’EMPIRE
EURASIATIQUE DE LA FIN
Que l'on en soit réellement conscients ou pas,
nous nous trouvons à présent sur la ligne du partage des
eaux de la "grande histoire", soudain proche de son
terme: quelque chose y prend fin définitivement, et
quelque chose d'autre va bientôt s'y passer,
abyssalement, quelque chose d'absolument nouveau.
La terreur sournoise et dégradante exercée, à
l'échelle planétaire, par la subversion suractivée de la
conspiration mondialiste qu'arme, justifie et n'en finit
plus d'imposer sa doctrine du "politiquement correct"
soi-disant démocratique, atteint, à l'heure présente,
les ultimes limites de l'insupportable, du cauchemar
permanent et total. Arrivant, ainsi, en ces extrémités,
à ce paroxysme final de l'affirmation active, des
impositions subversives et totalitaires de la
conspiration mondialiste en place et de sa terreur
démocratique incapacitante, l'histoire mondiale semble
s'être momentanément arrêtée dans sa marche, comme
auto-immobilisée dans l'attente de l'instant fatal où il
lui faudra basculer, inéluctablement, dans un état
absolument contraire à celui de son actuel blocage
négatif total, changer entièrement de sens.
Car une nouvelle forme spécifique de changement est à
présent apparue dans le devenir visible de l'histoire
mondiale, une nouvelle forme ontologique d'action
directe dans le cours immédiat de l'histoire, qui
implique et décide, à terme, quand l'heure en vient,
l'auto-destitution aussi totale qu'instantanée, sans la
moindre intervention extérieure, de toute situation de
pouvoir fondamentalement constituée, s'affirmant
politiquement et fût-elle apparemment inexpugnable en
ses assises du moment: ce qui semblait ainsi devoir
durer indéfiniment, disparaîtra alors d'une mystérieuse
manière soudaine, sans laisser de trace, effacé à jamais
du courant de l'histoire; comme si rien il n'y avait eu.
Comprendre ce qui fait avancer l'histoire par
en-dessous!
C'est que, lors de ses grands changements, lors
de ses grands tournants décisifs, imprévisibles,
soudains, l'histoire se trouve forcée de muer, de se
transformer de par le mystère même de ses propres
profondeurs irrationnelles, mystère en action que seules
mènent, depuis l'invisible, les décisions
révolutionnaires occultes de la Divine Providence
toujours là, toujours dissimulée derrière les événements
immédiatement visibles. Comprendre l'histoire dans sa
marche, ce n'est pas en pénétrer les raisons objectives,
qui ne sont jamais que des apparences arrangées, mais ne
pas méconnaître l'identité abyssale de ce qui la mène et
fait avancer vraiment, par en-dessous, suivant un
dessein providentiellement conçu et conduit d'en dehors
des temps.
Ainsi en avait-il été de la fin abrupte du communisme
soviétique et de l'ensemble de ses conspirations
subversives de dimensions planétaires: sans la moindre
intervention visible venant de l'extérieur de ce qui
était en train de se passer au moment décisif, sans
absolument aucune raison objective, à l'heure
prévue - et que personne n'attendait, parce qu'il
s'agissait d'une heure occulte, supra-historique -
il s'en était produit comme un brusque effondrement
total, de l'intérieur de celui-ci, comme un soudain
éclair noir, annulant tout, et la plus grande puissance
politico-militaire du monde a cessé d'exister, s'est
trouvée comme aspirée par le néant qu'elle portait
secrètement en elle, instantanément. Et tout à fait
définitivement, sans trêve ni recours. L'histoire
démocratique de l'Europe est morte
Or cette même nouvelle structure ontologique
d'auto-destitution instantanée, mystérieuse dans ses
apparences, vient également de frapper l'ensemble de
l'actuelle situation politique européenne. Disparues,
dans le néant de leur propre auto-destitution, les
toutes-puissantes démocraties chrétiennes italienne et
allemande, tout comme semble s'être évanoui le grand
rêve impérial européen du "gaullisme de la fin" et, en
France aussi, le vaste mouvement de mobilisation
populaire qu'avait mis en place le Front National, ainsi
que le Parti Communiste lui-même, éclaté, de
l'intérieur, en des morceaux disparates. Alors que, sous
les apparences mêmes de leur pouvoir, à l'heure présente
inconditionnellement encore en place - en France,
en Allemagne, en Italie - la social-démocratie,
sous-traitance locale de la conspiration mondialiste,
installée partout en Europe, ainsi qu'en Grande
Bretagne, se trouve malgré tout, elle-même, désormais, à
la merci du brusque mouvement sismique des profondeurs
qui va la renvoyer, d'un moment à l'autre, à son trou
noir d'origine. Ainsi, de Bucarest à Lisbonne, un
immense désert vide, calciné, morne, immobile, "suintant
des maléfices secrets, imprévisibles", s'étend au comble
de la désolation, au comble de l'impuissance. L'histoire
démocratique de l'Europe est morte, qui est en train de
devenir sa propre fosse commune.
Or c'est bien au-dessus de cette fosse commune
déliquescente que va devoir se lever, bientôt, et de
quelle manière inattendue, l'immense tourbillon de feu
de l'entreprise révolutionnaire grand-européenne de
salut et de libération visant à mettre en piste,
politiquement et historiquement, ce qu'il est déjà
convenu d'appeler l'Empire Eurasiatique de la Fin.
Car, si, désormais, en ces temps d'interrègne, sans
heure ni espérance ni plus aucune attente légitime,
quand l'évidence de l'abdication politique de l'Europe
fait fonction d'un champ d'épandage final, seule risque
encore d'avoir cours, précisément, l'ontologie de
l'auto-destitution instantanée de cet ensemble politique
en situation terminale - ainsi que cela s'était
déjà vu avec l'auto-destitution politique de l'Union
Soviétique, ou avec le mystérieux évanouissement sur
place des démocratie chrétiennes européennes - il
n'est pas moins certain que le mouvement dialectiquement
contraire, celui d'une ontologie de renversement total
et de reconstitution abyssale, d'une soudaine remontée
paroxystique de l'Etre originel, d'une émergence de
renversement absolu et de recommencement absolu d'une
situation apparemment fermée sans recours puisse
également avoir lieu, à tout instant. Et tout faire
basculer, d'un seul coup.
Un prochain basculement
Aujourd'hui, partout, dans l'espace intérieur
propre de la plus Grande Europe, de l'Europe en tant
qu'avant-garde révolutionnaire du Grand Continent
Eurasiatique, le feu du retour à l'être, du redressement
politique révolutionnaire de l'ensemble du continent
couve souterrainement, se maintient envers et contre
tout clandestinement disponible dans l'attente de cette
"émergence de renversement absolu et de recommencement
absolu" qui doit marquer le prochain basculement de
l'actuelle situation politique européenne en son propre
contraire. Cela, c'est bien la dialectique agissante de
la nouvelle forme d'intervention ontologique dans
l'histoire qui l'exige, à travers son double
commandement de l'auto-destitution du passé, des formes
condamnées et déjà révolues, et de la mobilisation
abyssale de ce qui, soudain, sera appelé à donner son
nouveau visage à l'avenir déjà, secrètement, en marche.
Du projet océanique fondamental de l'Amiral
Gorchkov
En conclusion à un travail de recherche
politico-révolutionnaire que je faisais paraître, en
1976, sous le titre de La ligne géopolitique de
l'URSS et le "projet océanique fondamental" de l'Amiral
G. S. Gorchkov, j'avais placé, prophétiquement
‹à présent je m'en rends compte‹ les lignes suivantes,
dont l'actualité me paraît tout à fait saisissante, plus
que jamais immédiatement opératoire :
"C'est sous le jour de cette conception
intériorisante de l'histoire qu'il faudra savoir
‹savoir d'avance, tout est là‹ qui, en Union
Soviétique, finira par l'emporter, à l'heure voulue, sur
l'autre camp, implacablement, pour s'engager aussitôt à
changer - dans un sens ou dans l'autre - la
direction et jusqu'à la face même de l'histoire du
monde. Aujourd'hui comme hier, tel est le but unique:
changer la face du monde. Cependant, dans la perspective
du but unique, lequel des deux camps l'emportera sur
l'autre? Celui qui saura laisser apparaître, en son
sein, la volonté de destin de l'homme providentiel, qui
sera, aussi, l'homme de la dernière bataille. Quand
viendra-t-il, celui-là ? Inéluctablement, à l'heure
prévue".
Or c'est très précisément l'apparition -
l'avènement - de ce que j'appelais, alors, l'
"homme providentiel" que, aujourd'hui que les temps sont
prêts, va devoir provoquer le basculement final de
l'actualité politique européenne immédiate dans le sens
de son retour révolutionnaire à l'Etre, fournir -
au-delà de l'actuel désastre de celle-ci - sa forme
ontologique décisive à un autre recommencement total de
l'histoire et de la conscience politique européennes, de
leurs structures d'affirmation et de présence agissante
propres, renouvelées depuis leurs profondeurs
originelles retrouvées.
Car c'est un fait: la déflagration révolutionnaire
finale est à présent prête à éclater. Partout en Europe,
des "groupes géopolitiques" de conscience et
d'intervention politique clandestine impériale
grand-européenne, agissant déjà sur des dimensions
continentales eurasiatiques, se trouvent à l'affût de
l'imminent changement de l'histoire proche de sa fin,
changement qui est en train de s'amorcer souterrainement
et dont ces "groupes géopolitiques" mobilisés sur place
constituent la masse explosive, à laquelle l'apparition
de l'"homme providentiel", du nouveau "concept absolu"
de l'histoire arrivant à son point critique suprême,
apportera le détonateur prédestiné.
La définition idéologico-doctrinale de ce changement
annoncé, on peut la trouver, exhaustivement arrêtée,
dans un récent document émanant d'une des centrales
opérationnelles à l'oeuvre, à demi-clandestinement, de
ce vaste mouvement politique souterrain, dont celle-ci
représente une des actuelles instances décisives
d'affirmation révolutionnaire immédiate. De cette
définition idéologico-doctrinale, en voici donc,
ci-dessous, le document faisant état de son projet
opérationnel de base, document connu plus ou moins
confidentiellement sous le titre de "Pacte Impérial
Eurasiatique". Je cite, textuellement.
Un document fondationnel: "Le Pacte Impérial
Eurasiatique"
"C'est de la confrontation de nos doctrines
impériales et catholiques avec la réalité
politico-historique actuelle, directe, à laquelle
celles-ci s'adressent révolutionnairement, qu'il va en
résulter, dialectiquement, l'émergence finale du Grand
Empire catholique constituant notre objectif ultime, l'
Imperium Ultimum, du Regnum Sanctum, qui devra
comporter, en principe, trois stades opérationnels,
trois étapes édificationnelles prévues. Le premier
de ces trois stades opérationnels, celui de l'acte même
de la mise en piste du projet impérial final, concernera
la création de l'axe Paris-Berlin-Moscou, pôle européen
grand-continental impérial à venir. Ne devant pas
comporter d'intégration politique à proprement parler de
la France, de l'Allemagne et de la Russie, l'axe
Paris-Berlin-Moscou n'aura qu'une première fonction de
mise en convergence définitive et totale de la communion
de destin - de la prédestination - des trois
pays du pôle fondationnel grand-continental mobilisés en
avant par une même vision impériale irrévocable, par la
décision du Pacte Fondamental.
Le deuxième des trois stades opérationnels de
l'IMPERIUM ULTIMUM vers la réalisation effective de
l'Empire Eurasiatique de la Fin, constitué par
l'intégration politico-historique totale de l'Europe de
l'Ouest et de l'Est, de la Russie et de la
Grande-Sibérie, de l'Inde et du Japon.
Une deuxième Guerre de Sécession
Quant au troisième stade opérationnel de
l'édification révolutionnaire impériale catholique de ce
monde et de son histoire finale, il devra inclure,
aussi, après la réduction définitive de la conspiration
démocratique mondialiste menée par la "Superpuissance
Planétaire des Etats-Unis" et la libération
révolutionnaire de celle-ci, la double instance
géopolitique intégrée des deux Amériques, l'Amérique du
Sud et l'Amérique du Nord. Le troisième stade impérial
de l'histoire finale du monde sera celui de l'apparition
de l'Archipel Planétaire unifié, entité suprahistorique,
transcendantale, placée sous la lumière révélatrice,
parousiale, du REGNUM SANCTUM.
Aussi la conspiration mondialiste de la
Superpuissance Planétaire des Etats-Unis devra-t-elle
prendre fin en s'auto-détruisant elle-même, dans les
termes d'une guerre civile continentale qui sera la
répétition à rebours de la Guerre de Sécession
américaine, de son propre acte fondationnel des origines
(1861-1865).
Lors de cette seconde Guerre de Sécession, ce sera la
majorité nationale oppressée de la Superpuissance
Planétaire des Etats-Unis, sa majorité "sudiste",
traditionnelle et spiritualiste, catholique, d'héritage
européen en continuité, qui va devoir l'emporter,
irréversiblement, sur la partie "nordiste",
anti-traditionnelle, gauchiste et matérialiste du
continent nord-américain.
Et ce sera la mission prédestinée de l'Amérique du
Sud qui, entre temps, sous l'impulsion révolutionnaire
de l'Argentine et du Chili, aura déjà su faire,
accomplir sa propre intégration continentale, que de
soutenir, politiquement et stratégiquement, l'effort de
la majorité nationale, "sudiste", des Etats-Unis dans
son entreprise de nettoyage révolutionnaire final du
continent nord-américain lors de la deuxième Guerre de
Sécession.
Et c'est ainsi qu'à la fin de l'histoire actuelle de
ce monde et au-delà de celle-ci, l'Archipel Planétaire
dans sa totalité géopolitiquement intégrale va se
trouver identifié, d'une manière transcendantale,
supra-historique, avec le concept agissant du Grand
Empire Catholique de la Fin, avec le Regnum Sanctum.
C'est en cela aussi que nous reconnaissons, et affirmons
tout haut, la mission, la prédestination révolutionnaire
transcendantale de notre propre génération choisie pour
qu'elle prenne sur elle d'accomplir le changement
apocalyptique de ce monde, suivant un dessein conçu dans
l'invisible".
Le "signe du départ" : l'apparition d'un nouveau
"concept absolu", d'un nouvel "homme providentiel"
Ce sont donc les "groupes géopolitiques" de
l'ensemble révolutionnaire grand-européen en situation
souterraine qui constituent, à l'heure présente, le
dispositif d'émergence, déjà en place, du futur
mouvement de basculement sismique, du futur renversement
ontologique du sens de l'histoire actuelle à son terme
final. Renversement qui marquera le nouveau
recommencement révolutionnaire de la nouvelle histoire
mondiale s'apprêtant à faire sa soudaine apparition.
Laquelle, pour apparaître, n'attend plus que le "signal
du départ" de son nouveau destin, l'évènement
fondamental qui sera celui de l'avènement-là du "concept
absolu", de l'"homme providentiel", dans lequel il lui
est demandé de s'incarner pour qu'elle puisse agir au
niveau de l'histoire visible, encristalliser
brusquement, en polariser suractivement sa nouvelle
identité révolutionnaire à venir, ou plutôt qui est déjà
en train de nous en venir.
Or, avec l'accession de Vladimir Poutine à la
magistrature politique suprême de la "Nouvelle Russie",
le "concept absolu" de la nouvelle histoire mondiale
déjà souterrainement en cours, l'"homme providentiel" du
recommencement abyssal de celle-ci, vient assez
mystérieusement d'apparaître à la lumière du jour, et
faire de par cela même que tout se jette, brusquement,
en avant vers cette Totale Weltrevolution dont
secrètement nous attendions tous, et depuis si
longtemps, la venue définitive, l'"affirmation polaire
de la fin".
Poutine: émanation des conseils secrets des Forces
Armées?
Mais qui est, en fait, Vladimir Poutine? Vladimir
Poutine, c'est avant tout et très essentiellement
l'émanation directe des conseils secrets
révolutionnaires permanents des Forces Armées de l'Union
Soviétique, qui se cherchaient, et qui guettaient
l'occasion de faire surface, de franchir la ligne du
passage à l'histoire visible, active, depuis déjà les
années 1948-1952, quand il y avait eu les premières
manifestations de taille de leur action, de leur
présence combattante, de leur volonté d'affirmation
politique propre, non pas contre l'Etat Soviétique, mais
confidentiellement au sein même des structures de
pouvoir propres de celui-ci. C'est depuis lors que l'on
a pu parler d'une doctrine national-révolutionnaire
immanente des Forces Armées de l'Union Soviétique,
doctrine qui est allée en se précisant d'une manière de
plus en plus décisive à partir des années soixante, et
dont les thèses géopolitiques de base se sont trouvées
confidentiellement soutenues par L. I. Brejnev et, par
la suite, ouvertement - ou presque - par Y. V.
Andropov.
Chtemenko et Ogarkov
Deux personnalités militaires de tout premier
plan passent pour avoir été, et restent encore des
représentants emblématiques de pointe de la doctrine
politico-militaire immanente des Forces Armées
Soviétiques, doctrine globale, à demi-clandestine, ou
plutôt implicite, mais, dans son temps, de plus en plus
active et suractivante là où elle parvenait à agir, et
qui, aujourd'hui, est en passe de devenir,
effectivement, et tout à fait à découvert cette fois-ci,
la doctrine géopolitique officielle de la "Nouvelle
Russie". Ces deux personnalités militaires soviétiques,
sont l'ancien chef du GRU et, par la suite, de
l'Etat-Major Général des Forces Armées de l'URSS, ainsi
que ultérieurement, commandant en chef des forces du
Pacte de Varsovie, le Général-Colonel S. M. Chtemenko,
et le Maréchal N. V. Ogarkov qui, lui aussi, tout comme
le Général-Colonel S. M. Chtemenko, devait accéder,
quelques années après, à la tête de l' Etat-Major
Général des Forces Armées soviétiques. C'est en tant que
chef de l'Etat-Major Général des Forces Armées de l'URSS
que le maréchal N. V. Ogarkov avait tenté, et failli
même réussir, une prise de contrôle totale de la
direction politique de l'URSS par les Forces Armées,
ayant finalement échoué à cause de la
contre-conspiration rivale, qui allait amener au
pouvoir, à travers le secrétariat général du Parti
Communiste, Mikhail Gorbatchev, pour aboutir, en
dernière instance, à l'auto-destitution politique
irréversible de l'ancienne Union Soviétique.
Dans son livre capital, qui avait définitivement
compté pour toute une génération de chercheurs, GRU,
le plus secret des services soviétiques, 1918-1988
(Stock, Paris 1988), Pierre de Villemarest appelait le
général-colonel S. M. Chtemenko "un des premiers
géopoliticiens de l'URSS, peut-être même le premier de
tous". Aussi, sur le général-colonel S. M. Chtemenko,
Pierre de Villemarest écrira-t-il que celui-ci
"appartient à un clan d'officiers supérieurs,
certainement "soviétiques", mais avant tout
grand-russiens d'esprit, et parfaitement
expansionnistes". Et aussi : "Pour cette caste, l'URSS
est un empire appelé à dominer le continent
eurasiatique, non seulement de l'Oural à Brest, mais de
l'Oural à la Mongolie, de la Centre-Asie à la
Méditerranée". Et ensuite: "Sur ce dernier point,
Chtemenko est en effet l'homme qui a proprement inventé,
de 1948 à 1952, non l'invasion éventuelle de
l'Afghanistan, mais son absorption lente par
interpénétration économique continue, avec subversion
assortie. Et, parallèlement, l'irruption de l'URSS dans
les capitales arabes, à Beyrouth, Damas, Le Caire,
Alger. Fin 1948, il exposait déjà qu'à l'intersection de
l'Orient et de l'Asie, l'Afghanistan offrait le moyen
stratégique de couvrir les flottes que commençait à
développer l'amiral Serge Gorchkov - un de ses amis
personnels - pour déboucher de la Mer Noire en
Méditerranée". La puissance visionnaire de la
géopolitique d'avant-garde du général-colonel S. M.
Chtemenko nourrit, encore aujourd'hui, la démarche
active des positions géopolitiques armant les bases
idéologiques révolutionnaires de la "Nouvelle Russie"
dont Vladimir Poutine incarne et assume les destinées,
le projet impérial grand-continental eurasiatique et la
mission eschatologique finale.
En allant donc à l'essentiel, on peut effectivement
avancer que, par dessus l'état de fait du régime
soviétique en place, et néanmoins de l'intérieur même de
celui-ci, la doctrine politico-militaire immanente des
Forces Armées de l'URSS comportait une double
perspective opérationnelle intérieure, à la fois
géopolitique et transcendantale. Sa doctrine
géopolitique comprenait le projet fondamental d'une
intégration politique finale, "totale", "impériale", du
grand continent eurasiatique dans son ensemble, alors
que sa doctrine transcendantale ne faisait que
reprendre, renouveler les grands objectifs
supra-historiques du tsarisme et d'une certaine
conception visionnaire eschatologique, "polaire", de la
prédestination spirituelle salvatrice finale,
"apocalyptique", de la plus Grande Russie.
Militarisation intégrale et mobilisation générale
permanente
Ainsi, quand, vers la fin des années soixante, le
maréchal N. V. Ogarkov, alors chef de l'Etat-Major
Général de l'URSS, lançait l'appel - et
tentait d'en imposer la doctrine - de la "militarisation
intégrale" et de la "mobilisation générale et
permanente" de l'appareil de production industrielle et
de l'économie soviétique dans son ensemble, le tout
petit nombre de ceux que l'on dit "au courant des choses
qu'il ne faut surtout pas savoir" - "tout petit
groupe" présent, et confidentiellement à l'oeuvre en
URSS aussi bien qu'en Europe de l'Est, ou en Europe de
l'Ouest - n'avait pas manqué de comprendre que
l'"Ordre Secret" s'apprêtait à passer à l'offensive
finale, décisive, l'"Ordre Secret" de la grande
conspiration immanente des Forces Armées soviétiques en
place, agissant au c¦ur même du pouvoir soviétique,
qu'elles comptaient changer de l'intérieur. D'où, alors,
presque sur le coup même, le limogeage du maréchal N. V.
Ogarkov, rentré provisoirement - mais ne faut-il
pas plutôt dire subversivement - dans l'ombre, en
attendant la suite. Car l'heure, il faudrait bien le
croire, n'en était pas encore tout à fait venue de cette
"offensive finale" ni, surtout, de ce que celle-ci eût
impliqué et, du coup, rendu irréversible sur le plan
encore non entamé des grandes stratégies
politico-militaires soviétiques renouvelées par la
reprise à découvert de la ligne grand-continentale
eurasiatique.
Or, si tout cela n'avait pas pu se faire à ce
moment-là, c'est très certainement à présent que cela va
devoir se faire, à travers tout ce que signifie la prise
du pouvoir, à Moscou, par Vladimir Poutine et le grand
renversement révolutionnaire que celle-ci implique
depuis les profondeurs.
Retrouver les principes suractivants de l'Empire
russe
Cette évidence est fondamentale pour ce qui est
là, réellement, en jeu: la thèse immédiatement
opérationnelle de la mobilisation totale, de la
"mobilisation révolutionnaire" des structures
politico-administratives, sociales et culturelles, voire
religieuses de la Russie en vue d'un "grand dessein"
supra-historique, constituait le noyau central de la
doctrine révolutionnaire immanente des Forces Armées
russes d'hier et d'aujourd'hui, retrouvant ainsi les
principes suractivants de l'Empire Russe des origines,
suivant son identité missionnaire, "romaine, impériale",
de ses premiers débuts en armes, suivant son "identité
abyssale, occulte", "polaire".
Or c'est bien de cette vision politico-historique
visionnaire et de ses grandes thèses opérationnelles
géopolitique et transcendantales que Vladimir Poutine
est, lui, aujourd'hui, l'héritier, le porteur direct,
l'"homme providentiel" appelé à une tâche prédestinée,
qu'il lui appartiendra de mener jusqu'au bout.
Et c'est bien dans la lumière révolutionnaire de
cette vision qu'il s'agit à présent de situer le
véritable sens, tout le sens des récentes déclarations
de Vladimir Poutine concernant la mission prédestinée
des Forces Armées russes dans le travail de redressement
et de salut révolutionnaire de la Russie et partant de
l'ensemble du grand continent eurasiatique en tant
qu'Empire Eurasiatique de la Fin que lui, Vladimir
Poutine, se sait tenu d'assumer, d'une manière inspirée,
et sans plus tarder. Car les portes du destin se sont
refermées sur lui, et il faudra qu'il fasse ce qu'il
incombe désormais de faire. Sans la moindre hésitation.
L'ombre protectrice des Forces Armées
En effet, Vladimir Poutine, le "De Gaulle russe",
déclarait récemment que le redressement de la société
russe, "actuellement au bord de l'abîme", passe, pour
lui, par une réorganisation générale, en profondeur, du
pays dans son ensemble, axée sur la priorité d'urgence
accordée aux Forces Armées et à leur modèle d'agencement
et de fonctionnement structurel, qui doivent devenir
l'ossature organisationnelle du renouveau
révolutionnaire de la "Nouvelle Russie", le noyau
agissant de la naissance même des "temps nouveaux",
l'expression des "temps nouveaux" étant en passe
d'apparaître comme une rengaine obsessionnelle des
bouleversements en cours ou à venir, le nouveau mot de
passe. Et cela à telle enseigne que la future reprise
industrielle de la Russie devra se trouver soutenue,
dans un premier temps, sur l'exploitation suivie,
intensive, du fonds des "technologies spéciales
d'avant-garde" dont disposeraient actuellement les
Forces Armées.
Induire une conception hautaine et "romaine" de
l'Etat
Ainsi l'ombre protectrice de celles-ci
s'étend-elle à nouveau sur l'ensemble de la société
russe: les "nouveaux temps" de Vladimir Poutine viennent
de ramener l'obligation formelle de la préparation
militaire à l'école, et celle-ci suivie de près par les
nominations en masse de militaires aux postes-clefs, aux
postes stratégiques du renouvellement, de la
réorganisation de la situation politico-administrative,
sociale, économique et industrielle de la Russie ainsi
poussée vers l'ère des changements accélérés, vers son
abrupte "normalisation". Reconstituer l'Etat, refaire et
imposer une continuité, une volonté, une conception
hautaine, "romaine" de l'Etat, tel semblerait être le
but principal et immédiat de Vladimir Poutine, qui, par
ailleurs, entretient le culte du secret, du
non-dévoilement de ses plans d'action (culte du secret
révélateur d'une ancienne habitude impériale russe,
reprise en continuité par le pouvoir soviétique).
D'autre part, on n'ignore pas l'influence directe et
profonde exercée, sur les milieux proches du groupe de
commandement politico-militaire personnel de Vladimir
Poutine, par le "manuel de géopolitique" impériale
grand-européenne, eurasiatique et "transcendantale",
"polaire", d'Alexandre Douguine, conseiller politique du
Président de l'Assemblée Nationale de la Russie, chargé
plus particulièrement de la direction active de la
"cellule géopolitique" de celle-ci, entité responsable
de la définition des grandes lignes de force
géopolitiques actuelles et à venir de cette "Russie
naissante" dont Vladimir Poutine entend forger les
nouvelles destinées révolutionnaires.
Aussi l'importance qu'Alexandre Douguine et ses
conceptions géopolitiques impériales eurasiatiques sont
en train de gagner actuellement auprès du groupe de
commandement politico-militaire de Vladimir Poutine
apparaît-elle comme extrêmement significative, lourde de
promesses d'avenir, parce que la pensée de notre
camarade Alexandre Douguine est celle, précisément, de
l'ensemble de nos "groupes géopolitiques" actuellement
en action, les positions de combat et les thèses
opérationnelles d'Alexandre Douguine sont les mêmes que
celles avancées par le "Pacte Impérial Eurasiatique"
cité déjà dans le courant du présent article. Là, une
boucle est bouclée, qui va profondément marquer les
futures destinées politico-spirituelles du continent
eurasiatique, et plus particulièrement de la plus Grande
Europe.
Les anciennes républiques musulmanes d'URSS: une
chaîne d'instabilité sur laquelle il ne faut pas
céder
Il est d'autre part certain que si Vladimir
Poutine a choisi d'axer sa propre prise de pouvoir
politique sur le problème d'un règlement intégral et
définitif du conflit de Tchéchénie, il avait
parfaitement compris que, céder en Tchéchénie, ce serait
devoir céder, ultérieurement, sur toute la ligne face au
permanent complot suscité par la conspiration
mondialiste, à travers la Turquie et derrière les
manigances de l'islamisme fondamentaliste, sur le flanc
méridional du continent eurasiatique, tout le long de la
chaîne d'instabilité des républiques islamistes de
l'ancienne Union Soviétique. Dans mon for intérieur,
j'ai décidé que ma mission, que ma mission historique
consisterait à régler le problème du Caucase-Nord,
affirmait Vladimir Poutine dans un entretien avec la
revue Kommersant de Moscou.
Or, si, comme il n'arrête pas de le dire, pour
Vladimir Poutine, la guerre de Tchéchénie, guerre de
déstabilisation et d'infiltration aux objectifs
essentiellement subversifs, représente la ligne
d'opposition de l'Islam et de la Chrétienté, il ne
pouvait pas non plus ne pas comprendre, aussi, que, dans
une guerre de religions, il s'agit de la confrontation
irréductible de deux religions qui ne saurait prendre
fin que par l'abdication de l'une devant l'autre de ces
religions, et par conséquent d'une guerre totale.
Mais ce n'est certes pas là seulement la raison pour
laquelle Vladimir Poutine ne cesse d'accentuer la
nécessité de l'intégration à part entière de
l'orthodoxie dans le bloc actuel du patrimoine
révolutionnaire de la "Nouvelle Russie" : il sait en
même temps qu'il n'y a pas d'Empire sans une religion
d'Empire, que l'acte fondationnel de la création
‹ou du renouvellement‹ d'un Empire ne saurait être
que d'une nature exclusivement religieuse. Et que la
grande mission eschatologique finale de la "Nouvelle
Russie" se doit d'être, en dernière analyse, une mission
religieuse.
Dans l'entretien déjà cité avec la revue Kommersant,
Vladimir Poutine déclarait, aussi, que, quelques années
après la mort de sa mère, qui l'avait fait baptiser
clandestinement dans la religion orthodoxe, celle-ci lui
avait donné sa croix de baptême, pour que, lors d'un
voyage qu'il lui avait fallu faire en Israël, il la
fasse bénir "sur le tombeau du Christ". Et, ajoute-t-il,
"pour ne pas la perdre, je l'ai mise autour de mon cou.
Et, depuis, je l'y ai gardée".
De toutes les façons, la "Russie Nouvelle" doit
absolument se souvenir, sans cesse, qu'elle doit le
miracle inconcevable de sa brusque libération du
communisme, "comme par enchantement", au fait que, en
communion avec tous les Evêques du monde, le Pape Jean
Paul II avait consacré la Russie au Coeur Immaculé de
Marie, suivant le voeu et la promesse sous condition
qu'avaient prononcés la Vierge Marie lors de son
apparition à Fatima, au Portugal, en 1917, l'année même
où la Russie sombrait dans le cauchemar halluciné, dans
le cauchemar sanglant et sombre de soixante-dix années
de terreur communiste.
Mais il y a plus. Suivant la prophétie de Saint
Maximilien Kolbe, le martyr de la charité d'Auschwitz,
pour que la "Nouvelle Russie" puisse être vraiment au
rendez-vous de ses retrouvailles prévues avec ses plus
grandes destinées à venir, il faudrait que, sur la plus
haute tour du Kremlin, l'Etoile Rouge soit remplacée par
une statue votive de la Vierge Marie, symbole
annonciateur du Regnum Mariae. Ce n'est qu'un symbole,
mais c'est sans doute de ce symbole que dépend
entièrement l'avenir eschatologie de la Russie et
partant de l'ensemble impérial du grand-continent
eurasiatique Cela, je ne sais pas si Vladimir Poutine le
sait. Mais il faudra le lui faire savoir.
Pour le moment, la somme maximale des efforts à
déployer par les "groupes géopolitiques", et par les
formations politiques européennes que ceux-ci pourraient
influencer, doit concerner la mise en piste de l'axe
Paris-Berlin-Moscou. En même temps, si la plus Grande
Europe est, désormais, à cause de la Russie, à la fois
catholique et orthodoxe, il faudra s'empresser d'arriver
à une réintégration des deux religions, catholique et
orthodoxe, revenir en arrière jusqu'aux temps où leur
séparation n'avait pas été consommée. Ce qui à présent
paraît impossible, une volonté transcendantale le fera,
soutenue par certaines centrales occultes à l'oeuvre, et
par la sainteté.
Телепартия
Александр Дугин: Постфилософия - новая книга Апокалипсиса, Russia.ru
Валерий Коровин: Время Саакашвили уходит, Georgia Times
Кризис - это конец кое-кому. Мнение Александра Дугина, russia.ru
Как нам обустроить Кавказ. Валерий Коровин в эфире программы "Дело принципа", ТВЦ
Спасти Запад от Востока. Александр Дугин в эфире Russia.Ru
Коровин: Собачья преданность не спасет Саакашвили. GeorgiaTimes.TV
Главной ценностью является русский народ. Александр Дугин в прямом эфире "Вести-Дон"
Гозман vs.Коровин: США проигрывают России в информационной войне. РСН
Александр Дугин: Русский проект для Грузии. Russia.Ru
4 ноября: Правый марш на Чистых прудах. Канал "Россия 24"