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Christian Bouchet|Municipales, la Turquie vote à droite et contre l’Union européenne|11-08-2009
    11 àâãóñòà 2009, 17:34
 

Christian Bouchet

Municipales, la Turquie vote à droite et contre l’Union européenne


Rares sont les Français qui ont eu connaissance des résultats des dernières élections municipales qui se sont déroulées en mars dernier en Turquie. Ceux-ci sont pourtant particulièrement signifiants : près de 25 % des Turcs ont voté pour des partis de la droite de conviction hostiles à l’entrée de leur pays dans l’Union européenne.

Rappelons pour mémoire que la Turquie est dirigée par le Parti de la justice et du développement, une organisation islamiste modérée qui, dans le spectre politique français, correspond plus ou moins à l’UMP. Libéral et atlantiste, ce parti, malgré quelques brouilles, passagères et vraisemblablement scénarisée, maintient son pays dans une alliance étroite avec les États-Unis et Israël, tout en toquant avec constance à la port d’entrée de l’Europe de Bruxelles.

La Turquie dans l’Europe ? On sait qu’une partie de notre classe politique y est opposée. On sait moins qu’en Turquie même ce projet suscite chez nombre de citoyens une vive hostilité et que des projets géopolitiques alternatif – oumma, union eurasienne ou pantouranisme par exemple - y ont des partisans influents.

Il y a exactement un an, l’affaire Ergenekon (voir Flash n° 7) avait permis à Ankara de démanteler un réseau d’officiers généraux favorables à une politique étrangère pro-russe. Exit donc les eurasistes dont le parti n’a réalisé qu’un score symbolique de 100.000 voix (0.26 %).

Les pantouraniens – favorables à une union de tous les peuples d’origine turque – du Parti d’action nationaliste ont, pour leur part, connu un brillant succès en passant de 10 à 16 % des voix et en emportant 139 municipalités (chiffre non négligeable puisqu’il n’en existe que 973 en Turquie) doublant ainsi le nombre des communes qu’ils contrôlent. Et encore ce parti laïc, car fidèle à la pensée d’Atatürk, était-il concurrencé sur sa droite par des scissionnistes se revendiquant à la fois du nationalisme et de l’islamisme et ayant formé le Parti de la grande union qui lui prit 870.000 voix et 2.50 % des suffrages.

A ces opposants nationalistes à l’Union européenne, il faut encore ajouter les 2 millions de voix (5 %) des islamistes radicaux du Parti de la félicité qui eut aussi sont hostiles à tout rapprochement avec l’Europe.

Analysant ces résultat, Eser Sekercioglu politologue de l’université de Sabanci note que le Parti de la justice et du développement est toujours, et de loin, la première organisation politique de Turquie (38 % des voix, autant que le cumul de ses deux principaux rivaux). Pour lui, son avenir est suspendu à l’évolution de l’actuelle crise économique : soit celle-ci se résorbe et le PJD restant majoritaire pourra continuer à conduire son pays vers une intégration dans l’UE, soit elle perdure et s’aggrave et tout lui donne à penser que les nationalistes pantouraniens obtiendront des scores tels que l’avenir européen de la Turquie ne sera plus qu’un rêve.


  
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