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La désintégration sanglante de l’Ukraine est inévitable|Entretien avec Alexeï Alexandrov, président du mouvement Une autre Ukraine|29.03.2009
    30 ìàðòà 2009, 01:26
 

Entretien avec Alexeï Alexandrov, président du mouvement Une autre Ukraine

La désintégration sanglante de l’Ukraine est inévitable


Une autre Ukraine, qui a été fondé en novembre 2008, axe la majeure partie de son action contre l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN. Elle refuse de se définir suivant le schéma gauche/droite et se prononce pour un politique de justice sociale, contre l’oligarchie et la corruption des clans Iouchtchenko, Tymochenko et Ianoukovytch.

Question : Pouvez-vous dire quelle influence a eu la crise du gaz sur la situation sociale et politique de l’Ukraine ?

Alexeï Alexandrov : À mon avis, la crise du gaz a été une tentative du pouvoir ukrainien de détourner l’attention de la société de la catastrophe économique. Avant cette crise le prix du gaz était déjà très élevé pour le consommateur ukrainien. Le véritable changement a été que le pouvoir russe a mis un terme à l’appropriation du gaz par les voleurs haut-placés du gouvernement ukrainien et de l’entourage de Iouchtchenko.

C’est ce qui a motivé leurs efforts pour brouiller les peuples frères de Russie et d’Ukraine.

Concernant le résultat économique de la « guerre du gaz » nous pouvons dire qu’il est catastrophique pour le peuple d’Ukraine. Le postulat de la destinée commune, des relation privilégiées de peuples frères, a été aboli et remplacé par des relations purement économiques entre la Russie et l’Ukraine. L’Ukraine a perdu les dernières relations commerciales préférentielles que lui consentait la Russie. Maintenant l’Ukraine, coincée entre la Russie et l’Occident pragmatique, attend son inévitable effondrement économique.

Les orangistes Ukrainiens déclarent que cette crise devrait avoir comme conséquence un rapprochement entre l’Ukraine et l’OTAN.

Je crains que la politique de l’actuel pouvoir ukrainien empêche tout rapprochement entre l’Ukraine et une quelconque organisation internationale. L’Ukraine actuelle de Iouchtchenko-Tymochenko-Ianoukovytch est devenu un pays proscrit comme la Somalie ou l’Afghanistan. L’élite orangiste a sali la réputation tous les Ukrainiens indépendamment de leurs convictions politiques. Je craint que les notions de « citoyen d’Ukraine » et de « voleur » soit devenues des synonymes dans l’esprit des Européens après la « guerre du gaz ».

Pourrons-nous voir en Ukraine dans un avenir proche l’apparition de mouvements de protestation sociale, tels ceux qui ont récemment agités les pays baltes ?

À l’heure actuelle, nous ne pouvons pas dire que tous les citoyens d’Ukraine aient conscience que leur pays se trouve au bord de l’abîme. Mais le peuple comprendra, à un moment ou à un autre, qu’il n’y aura jamais de retour à la situation que nous connaissions sous Koutchma. La révolution orange et la crise économique ont mis un terme à la vie normale en Ukraine. Quand les Ukrainiens en prendront conscience la réaction du peuple sera plus dure que dans les pays baltes. Je pense que nous allons assister à l’apparition de leaders populaires nouveaux. Ils se peut qu’ils en appellent aux barricades pour la partition de l’Ukraine.

Quelles seraient les lignes de cette partition éventuelle ? L’Est et le Sud d’Ukraine iraient-ils avec la Crimée ou y-a-t-il la possibilité de séparatismes nouveaux, comme par exemple le séparatisme des Ruthènes dans la région d’Uzhgorod ?

Il y a de plusieurs variantes possibles. Mais avant tout, il faut comprendre que si un tel scénario est devenu d’actualité, la faute en revient aux nationalistes de Galicie. Ces partisans de la Grande Ukraine ont tout fait pour que l’unité ukrainienne soit un échec. Maintenant toute l’Ukraine est occupée par la clique américano-galicienne et la crise économique exacerbe les contradictions entre l’Ukraine orthodoxe et l’Ukraine uniate. Il y a sept régions historiques en Ukraine. Tous les régions sauf la Galicie sont favorables à entretenir des liens étroits avec la Russie. L’avenir montrera si et comment ces régions s’uniront avec la Russie. Il est encore possible de créer une autre Ukraine - un État de citoyens libres - mais je crois que nous manquerons cette opportunité. Si nous ne réussissons pas, cette année, à rassembler toutes les forces saines d’Ukraine, la désintégration sanglante de l’Ukraine sera inévitable.


  
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