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    Textes | Douguine | Politique eurasiste | 2001 Напечатать текущую страницу
    Archivio de EURASIA a cura di Martino Conserva original text

    Alexandre Dugin

    PRINCIPAUX  PRINCIPES  DE  LA  POLITIQUE  EURASISTE

    1.  Trois modèles (soviétique, pro-occidental, eurasiste)


    Dans la Russie moderne existent trois modèles basiques de stratégie d’Etat, en conflits réciproques, dans le domaine de la politique étrangère ainsi que dans le domaine de la politique domestique. Ces trois modèles forment le système moderne de coordonnées politiques à l’intérieur duquel toute décision politique du gouvernement russe, toute avancée internationale, tout problème social sérieux, politique ou juridique, est décomposé. 

    Le premier modèle représente le cliché inertiel de la période soviétique (principalement de la fin de la période soviétique). Il a quelque peu pris racine dans la psychologie de certains systèmes russes de direction, souvent inconsciemment, les poussant à adopter telle ou telle décision sur la base des précédentes. Ce modèle est soutenu par l’argument « pertinent » : « ça a déjà marché, ça marchera encore maintenant ». Il ne concerne pas seulement ces dirigeants politiques qui exploitent consciemment le complexe nostalgique des citoyens russes. Le modèle de référence soviétique est beaucoup plus étendu et plus profond que les structures du KPFR [Parti Communiste de la Fédération Russe], qui se trouve maintenant en marge du pouvoir exécutif, loin des centres de décision. Partout des politiciens et des officiels, ne s’identifiant en aucune manière avec le communisme, sont guidés par lui. C’est un effet de l’éducation, de l’expérience de la vie, de la formation. Pour comprendre la substance du processus en cours dans la politique russe, il est nécessaire d’admettre ce « soviétisme inconscient ». 

    Le second modèle est le modèle libéral-démocrate, le modèle pro-américain. Il a commencé à prendre forme avec le début de la « perestroïka » et est devenu une sorte d’idéologie dominante dans la première moitié des années 90. En règle générale, les dénommés libéraux-réformateurs et les forces politiques proches d’eux s’identifient avec lui. Ce modèle est basé sur le choix d’un système de lecture du dispositif socio-politique américain, de sa copie sur le sol russe et sur le fait de suivre les intérêts nationaux des Etats-Unis pour les questions internationales. Un tel modèle a l’avantage de pouvoir s’appuyer sur le très réel « présent étranger », ainsi que de s’opposer au « passé domestique » virtuel autour duquel gravite le premier modèle. Là aussi l’argument est plutôt simple : « ça a marché pour eux, ça marchera pour nous aussi ». Ici il est important de souligner que nous ne parlons pas simplement de « l’expérience étrangère », mais de l’orientation vis-à-vis des Etats-Unis ainsi qu’envers le chef de file du monde capitaliste occidental triomphant.

    Ces deux modèles (ainsi que leurs multiples variantes) sont largement diffusés dans la politique russe. Depuis la fin des années 80, tous les conflits entre visions-du-monde, toutes les discussions et luttes politiques fondamentales se passent entre les représentants de ces deux visions.

    Le troisième modèle est beaucoup moins connu. Il peut être défini comme « eurasiste ». Ici nous avons affaire à des opérations beaucoup plus complexes que la simple copie des expériences soviétiques ou américaines. Ce modèle se réfère à la fois au passé domestique et au présent étranger, en termes de différenciation : il s’inspire en partie de notre histoire politique, en partie de la réalité des sociétés modernes. Le modèle eurasiste reconnaît que la Russie (en tant qu’Etat, en tant que peuple, en tant que culture) est une valeur de civilisation autonome, qu’elle doit sauver son unicité, son indépendance et sa puissance dans ce qu’elle est devenue, ayant mis au service de cet objectif toute doctrine, tout système, mécanisme ou toute technique politique qui puisse aider à cela. L’eurasisme, de cette manière, est un « pragmatisme patriotique » original, libéré de tout dogmatisme, qu’il soit soviétique ou libéral. Mais en même temps, la largeur et la flexibilité de l’approche eurasiste n’empêchent pas cette théorie d’être conceptuellement systématique, possédant toutes les marques d’une vision-du-monde organique, conséquente, avec une consistance interne.

    Alors que les deux anciens modèles orthodoxes montrent leur inaptitude, l’eurasisme devient de plus en plus populaire. Le modèle soviétique opère avec des réalités politiques, économiques et sociales obsolètes, il exploite la nostalgie et l’inertie, il manque d’une analyse sobre de la nouvelle situation internationale et du développement réel des tendances de l’économie mondiale. Le modèle libéral pro-américain, à son tour, ne peut pas être appliqué en Russie, par définition, étant une partie organique d’une autre civilisation, étrangère à la Russie. Cela est bien compris en Occident aussi, où personne ne dissimule sa préférence de voir non une Russie prospère et saine, mais au contraire une Russie affaiblie, perdue dans l’abysse du chaos et de la corruption.

    Par conséquent aujourd’hui le modèle eurasiste devient le plus pressant, le plus demandé par la société.

    Nous devons donc l’examiner de plus près.
     
     
     

    2.  L’eurasisme et la politique étrangère russe


    Formulons les principes politiques de base de l’eurasisme russe moderne.

    Nous commencerons par la politique étrangère.

    Comme dans chaque domaine politique, en politique étrangère aussi l’eurasisme propose de suivre une troisième voie – ni soviétisme, ni américanisme. Cela signifie que la politique étrangère russe ne doit pas directement reconstruire le profil diplomatique de la période soviétique (opposition rigide à l’Occident, restauration d’un partenariat stratégique avec les « Etats voyous » : Corée du Nord, Irak, Cuba, etc.) et qu’en même temps elle ne doit pas suivre aveuglément les avis des Américains. L’eurasisme propose sa propre doctrine de politique étrangère. Son essence peut être résumée comme suit :

    La Russie contemporaine ne pourra être sauvée en tant que réalité politique autonome et indépendante, en tant que sujet de valeur de la politique internationale, que dans les conditions d’un monde multipolaire. Consentir à un monde unipolaire américano-centré est impossible pour la Russie, car dans un tel monde elle ne pourrait être que l’un des objets de la mondialisation, perdant inévitablement son indépendance et son originalité. L’opposition à la mondialisation unipolaire, l’affirmation du modèle multipolaire est l’impératif majeur de la politique étrangère de la Russie contemporaine. Cette condition ne doit être mise en doute par aucune force politique : et de cela il s’ensuit qu’à l’intérieur de la Russie les propagandistes de la mondialisation américano-centrée doivent être (au moins moralement) délégitimisés. La construction du monde multipolaire (vitale pour la Russie) est réalisable seulement par un système d’alliances stratégiques. La Russie seule ne peut pas faire face à ce problème, ne disposant pas de ressources suffisantes pour une autarcie complète. Par conséquent son succès dépend à de nombreux égards de la compétence et de l’activité de sa politique étrangère.

    Dans le monde moderne, il y a quelques sujets géopolitiques qui, du fait de raisons historiques et civilisationnelles, sont aussi vitalement intéressés à la multipolarité. Dans la situation qui prend forme actuellement, ces sujets représentent les partenaires naturels de la Russie.

    Ils sont divisés en plusieurs catégories :

    La première catégorie : de puissantes formations régionales (pays ou groupes de pays), dont les relations avec la Russie peuvent être commodément exprimées par le terme de « complémentarité ». Cela signifie que ces pays possèdent quelque chose de vital pour la Russie, pendant que la Russie possède quelque chose d’extrêmement indispensable pour eux. En conséquence, de tels échanges stratégiques de potentiels renforcent les deux sujets géopolitiques. A cette catégorie (complémentarité symétrique) appartiennent l’Union Européenne, le Japon, l’Iran, l’Inde. Toutes ces formations géopolitiques peuvent très raisonnablement prétendre à un rôle de sujets autonomes dans les conditions de la multipolarité, alors que l’américano-centrisme les prive de cette possibilité, les réduisant à de simples objets. Comme la nouvelle Russie ne peut pas être présentée comme un ennemi idéologique (ce qui avait fourni aux Etats-Unis leur meilleur argument pour attirer l’Europe et le Japon dans leur orbite, et avait conduit l’URSS à être classée avec l’Iran islamique pendant la période de la « guerre froide »), l’impératif de la subordination complète de ces pays à la géopolitique américaine n’est pratiquement plus justifié par quoi que ce soit (exceptée l’inertie politique). Les contradictions entre les Etats-Unis et les puissances réciproquement complémentaires avec la Russie vont donc continuer à s’aggraver.

    Si la Russie se montre active et justifie la tendance multipolaire avec son potentiel, trouvant pour chacune de ces formations géopolitiques les arguments justes et les conditions différenciées pour une alliance stratégique, le club des supporters de la multipolarité peut devenir suffisamment puissant et influent pour accomplir efficacement la réalisation de son propre projet de futur système mondial.

    A chacune de ces puissances, la Russie a quelque chose à offrir – ressources, potentiel stratégique d’armements, poids politique. En échange le Russie recevra, d’une part une aide économique et technologique de l’Union Européenne et du Japon, d’autre part un partenariat politico-stratégique au Sud, avec l’Iran et l’Inde.

    L’eurasisme conceptualise une telle ligne de politique étrangère et la justifie par la méthodologie scientifique de la géopolitique.

    La seconde catégorie : les formations géopolitiques intéressées par la multipolarité, mais pas symétriquement complémentaires avec la Russie. Ce sont la Chine, le Pakistan, les pays arabes. Les politiques traditionnelles de ces sujets géopolitiques ont un caractère intermédiaire, mais un partenariat stratégique avec la Russie n’est pas leur priorité majeure. De plus, l’alliance eurasiste de la Russie avec les pays de la première catégorie renforce les rivaux traditionnels des pays de la seconde catégorie, au niveau régional. Par exemple, le Pakistan, l’Arabie Saoudite et l’Egypte ont de sérieuses contradictions avec l’Iran, de même que la Chine avec le Japon et l’Inde. A une plus large échelle, les relations de la Russie avec la Chine représentent un cas particulier, compliqué par des problèmes démographiques, par l’intérêt renouvelé de la Chine pour les territoires à peine peuplés de la Sibérie, et aussi par l’absence en Chine d’un potentiel technologique et financier sérieux, capable de résoudre positivement le problème, majeur pour la Russie, de l’assimilation technologique de la Sibérie.

    Tous les pays de la seconde catégorie sont placés devant la nécessité de manњuvrer entre l’unipolarité américano-centrée (qui ne promet rien de bon pour eux) et l’eurasisme.

    A l’égard des pays de cette catégorie, la Russie doit agir avec la plus grande prudence : ne pas les inclure dans le projet eurasiste, mais en même temps viser à neutraliser autant que possible le potentiel négatif de leur réaction et contrer activement leur inclusion active dans le processus de mondialisation unipolaire (pour lequel il y a suffisamment de raisons).

    La troisième catégorie représente les pays du Tiers-Monde qui ne possèdent pas suffisamment de potentiel géopolitique pour prétendre même au statut de sujets limités. Concernant ces pays la Russie doit suivre des politiques différenciées, contribuant à leur intégration géopolitique dans des zones de « prospérité commune », sous le contrôle des puissants partenaires de la Russie à l’intérieur du bloc eurasiste. Cela signifie que dans la zone du Pacifique il est pertinent pour la Russie de favoriser le renforcement de la présence japonaise. En Asie il est nécessaire d’encourager les ambitions géopolitiques de l’Inde et de l’Iran. Il est également nécessaire de contribuer à élargir l’influence de l’Union Européenne dans le monde arabe et dans toute l’Afrique. Les mêmes Etats qui sont inclus dans l’orbite traditionnelle de l’influence russe doivent naturellement y rester ou y être réintégrés. La politique d’intégration des pays de la CEI [Communauté des Etats Indépendants] dans l’Union Eurasienne est dirigée dans ce sens.

    La quatrième catégorie : les Etats-Unis et les pays du continent américain se trouvant sous contrôle des Etats-Unis. La politique eurasiste internationale de la Russie doit être orientée pour montrer par tous les moyens aux Etats-Unis l’inconsistance d’un monde unipolaire, le caractère conflictuel et l’irresponsabilité de tout le processus de mondialisation américano-centrée. S’opposant fermement et activement à une telle mondialisation (utilisant dans ce but, en premier lieu, l’instrument de l’alliance eurasiste), la Russie doit au contraire soutenir la tendance isolationniste aux Etats-Unis, saluant favorablement la limitation des intérêts géopolitiques des Etats-Unis au continent américain. Les Etats-Unis, en tant que plus forte puissance régionale, dont la zone d’intérêt stratégique est située entre l’Atlantique et l’Océan Pacifique, peut même devenir un partenaire stratégique pour une Russie eurasiste. De plus, une telle Amérique sera extrêmement désirable pour la Russie, car elle limitera l’Europe, la région Pacifique, et aussi le monde islamique et la Chine, au cas où leurs aspirations devraient suivre une voie de mondialisation unipolaire sur la base de leur propre système géopolitique. Et si la mondialisation unipolaire devait rester en vigueur, c’est l’intérêt de la Russie de renforcer la tendance anti-américaine en Amérique du Sud et en Amérique Centrale, utilisant cependant une vision-du-monde et une formule politique beaucoup plus flexible et beaucoup plus large que le marxisme. La politique de travail prioritaire avec les milieux politiques anti-américains au Canada et au Mexique va dans le même sens. Il est aussi possible d’utiliser pour cela l’activité de lobbying des diasporas eurasiennes aux Etats-Unis.
     
     
     

    3.  L’eurasisme et la politique intérieure


    L’eurasisme en politique intérieure signifie suivre quelques directions principales.

    L’intégration des pays de la CEI dans une Union Eurasienne unie est l’impératif stratégique majeur de l’eurasisme. Le volume stratégique minimal indispensable pour commencer une activité internationale sérieuse en vue de la création d’un monde multipolaire n’est pas la Fédération Russe, mais la CEI prise comme une seule formation stratégique, unie par une seule volonté et par un seul but de civilisation commune.

    Le système politique de l’Union Eurasienne est fondé, de la manière la plus logique, sur la « démocratie de participation » (la « demotia » des eurasistes classiques), l’accent étant mis non sur l’aspect quantitatif de la participation, mais sur l’aspect qualitatif. L’autorité représentative doit refléter la structure qualitative de la société eurasienne, au lieu des indications statistiques quantitatives moyennes, basées sur l’efficacité des shows pré-électoraux. Une attention particulière doit être donnée à la représentation des ethnies et des confessions religieuses. La « démocratie de participation » doit être organiquement intégrée avec une fraction déterminée de responsabilité individuelle exprimée autant que possible dans les domaines stratégiques. Le Dirigeant Suprême de l’Union Eurasienne doit concentrer la volonté commune pour la réalisation de la puissance et de la prospérité de l’Etat.

    Le principe de l’impératif social doit être combiné avec le principe de liberté personnelle dans une proportion différant essentiellement autant des recettes libérales-démocrates, que du collectivisme impersonnel des marxistes. L’eurasisme suppose ici la préservation d’un équilibre déterminé, avec un rôle significatif du facteur public.

    En général, le développement actif du principe social est un trait constant de l’histoire eurasienne. Cela apparaît dans notre psychologie, dans notre éthique, dans notre religion. Mais en opposition avec les modèles marxistes, le principe social doit être affirmé comme quelque chose de qualitatif, de différencié, lié aux données concrètes nationales, psychologiques, culturelles et religieuses. Le principe social ne doit pas étouffer, mais renforcer le principe privé, lui donnant un fondement qualitatif. La compréhension qualitative du facteur social permet précisément de définir la règle d’or entre l’hyper-individualisme de l’Occident bourgeois et l’hyper-collectivisme de l’Est socialiste.

    Dans le système administratif, l’eurasisme insiste sur le modèle du « fédéralisme eurasiste ». Cela suppose de choisir comme catégorie de base, pour construire la Fédération, non pas les territoires, mais les ethnies. Ayant séparé le principe de l’autonomie ethno-culturelle du principe territorial, le fédéralisme eurasiste liquidera pour toujours les raisons mêmes du séparatisme. Ainsi en compensation les peuples de l’Union Eurasienne recevront la possibilité du développement maximal de l’indépendance ethnique, religieuse, et même, dans certains cas précis, juridique. Dans le fédéralisme eurasiste, l’indubitable unité stratégique s’accompagne de la pluralité ethnique, de l’accent mis sur l’élément juridique du « droit des peuples ».

    Le contrôle stratégique de l’espace de l’Union Eurasienne sera assuré par l’unité de direction et par les districts stratégiques fédéraux, dans la composition desquels pourront entrer diverses formations – de la formation ethno-culturelle à la formation territoriale. La différenciation immédiate des territoires en plusieurs niveaux ajoutera de la flexibilité, de l’adaptabilité et de la pluralité au système de direction administratif, combiné avec un centralisme strict dans le domaine stratégique.

    La société eurasienne doit être fondée sur le principe d’une morale régénérée possédant à la fois des traits communs et des formes concrètes liés à la spécificité du contexte ethno- confessionnel. Les principes de simplicité, de pureté, de retenue, de respect des règles, de responsabilité, de vie saine, de justice et de sincérité sont communs à toutes les traditions religieuses traditionnelles de l’Eurasie. Ces indéniables valeurs morales doivent recevoir le statut de normes d’Etat. Les vices sociaux scandaleux, la violation impudente et publique des fondations morales doivent être impitoyablement éradiqués.

    Les forces armées de l’Eurasie et le pouvoir des ministères et des services doivent être considérés comme le squelette stratégique de la civilisation. Le rôle social des militaires doit s’accroître, il est nécessaire de restaurer leur prestige et le respect du public.

    Sur le plan démographique, il est indispensable de réaliser la « prolifération de la population eurasienne », de l’encourager moralement, matériellement et psychologiquement à avoir beaucoup d’enfants, et d’en faire le modèle social eurasien.

    Dans le domaine de l’éducation il est nécessaire de renforcer l’éducation morale et scientifique de la jeunesse, dans un esprit de fidélité aux racines historiques, de loyauté à l’idée eurasiste, de responsabilité, de virilité, d’activité créatrice.

    L’activité du secteur de l’information de la société eurasiste doit être basée sur la stricte observance des priorités de civilisation en portant la lumière sur les événements intérieurs et extérieurs. Les principes de formation et d’éducation intellectuelle et morale doivent être mis au-dessus des principes de divertissement ou de bénéfice commercial. Le principe de liberté de parole doit être combiné avec l’impératif de responsabilité pour les paroles librement exprimées.

    L’eurasisme suppose la création d’une société mobilisée, où les principes de création et d’optimisme social doivent être les règles de la vie humaine. La vision-du-monde doit dévoiler les possibilités potentielles de l’homme, permettant à chacun – triomphant (à l’intérieur et à l’extérieur de soi) de l’inertie et de la limitation – d’exprimer sa personnalité unique au service de la société. A la base de l’approche eurasiste de la question sociale se trouve le principe d’un équilibre entre public et privé. L’équilibre est défini par la logique suivante : tout domaine lié à la sphère stratégique (complexe militaro-industriel, éducation, sécurité, paix, santé morale et physique de la nation, démographie, croissance économique, etc.) est contrôlé par l’Etat. La petite et moyenne production, le domaine des services, l’intimité personnelle, l’industrie du divertissement, le domaine des loisirs, etc., sont contrôlés non par l’Etat mais au contraire par l’initiative personnelle et privée (excepté pour les cas où les derniers sont en conflit avec les impératifs stratégiques de l’eurasisme dans le domaine global).
     

    4.  L’eurasisme et l’économie


    Etant opposé au libéralisme et au marxisme, l’eurasisme considère le domaine économique comme n’étant ni autonome ni déterminant pour le processus socio-politique et étatique. Selon les convictions des eurasistes, les activités économiques sont seulement fonction des diverses réalités culturelles, sociales, politiques, psychologiques et historiques. Nous pouvons exprimer la relation eurasiste avec l’économie en ré-exprimant la vérité de l’Evangile : « non pas l’homme pour l’économie, mais l’économie pour l’homme ». Une telle relation à l’économie peut être qualifiée de qualitative : l’accent n’est pas mis sur les indicateurs formels de la croissance économique, mais on utilise un spectre des indicateurs significativement plus large, dans lequel la force économique est considérée non pas isolément mais à l’intérieur d’un complexe incluant d’autres forces, ayant principalement un caractère social. Certains économistes (en particulier Joseph Schumpeter) ont déjà tenté d’introduire des paramètres qualitatifs dans l’économie, séparant le critère de la croissance économique de ceux du développement économique. L’eurasisme pose le problème dans une perspective encore plus large : ce qui compte n’est pas seulement le développement économique, mais le développement économique combiné avec le développement social.

    L’approche eurasiste de l’économie peut être exprimée selon un schéma simplifié, de cette manière : régulation par l’Etat des branches stratégiques (complexe militaro-industriel, monopoles naturels et similaires) et liberté économique maximale pour le moyen et petit commerce.

    Le principal élément de l’approche eurasiste de l’économie est l’idée de la résolution d’un nombre significatif de problèmes nationaux-économiques russes à l’intérieur du cadre du projet de politique étrangère eurasiste. Certains sujets géopolitiques vitalement intéressés à la multipolarité du monde – en premier lieu, l’Union Européenne et le Japon – ont un énorme potentiel financier et technologique, dont l’engagement peut radicalement changer le climat économique russe. Au stade actuel il est malheureusement nécessaire de reconnaître qu’il n’y a pas de ressources suffisantes en Russie pour une autarcie (même relative). Par conséquent les investissements et d’autres formes d’interaction avec les régions économiques avancées sont vitalement nécessaires pour nous. Cette interaction doit être initialement déterminée selon la logique d’un plus grand volume, plutôt que sur des relations économiques restreintes – investissements, crédits, import-export, fournitures d’énergie, etc. Tout cela doit être intégré dans le contexte plus large des programmes stratégiques communs – tels que la coopération dans certains domaines ou la création de systèmes eurasiens de transport et d’information.

    En un certain sens, la Russie doit transférer le fardeau de la renaissance de son potentiel économique à ses partenaires du « club des supporters de la multipolarité », utilisant activement dans ce but la possibilité d’offrir des projets de transport en commun (la ligne « trans-eurasienne ») extrêmement opportuns ou des ressources en énergie vitales pour l’Europe et le Japon.

    Un important problème est aussi le retour des capitaux en Russie. L’eurasisme crée de très sérieux motifs pour ce retour. La Russie troublée de la période des réformes libérales (commencées dans les années 90), complètement tournée vers l’Occident, se regardant elle-même avec dégoût, immergée dans la psychose de la privatisation et de la corruption, et la Russie eurasiste, patriotique, tournée vers l’Etat, du début du 21ème siècle, sont des réalités politiques diamétralement opposées. Les capitaux fuyaient une Russie faible et en voie d’effondrement. Dans une Russie mise sur la voie de la force et du rétablissement, les capitaux devraient revenir. 

    Dans les pays occidentaux, la plupart des capitaux évadés de Russie ne peuvent ni être sauvés ni accrus. Au début des années 90, l’Occident regardait avec satisfaction la fuite des capitaux russes (principalement d’origine criminelle), considérant – selon la logique de la « guerre froide » – que l’affaiblissement de la Russie post-communiste jouerait en faveur des pays de l’OTAN. Maintenant la situation a radicalement changé, et dans les conditions actuelles, des problèmes très sérieux arriveront (c’est déjà le cas, en fait) aux possesseurs de capitaux illégaux en Occident. 

    La logique eurasiste signifie la création des conditions les plus favorables pour le retour de ces capitaux en Russie, qui par lui-même donnera une sérieuse impulsion au développement de l’économie. Contrairement à certains dogmes abstraits purement libéraux, les capitaux reviennent plus vite dans un Etat ayant une autorité forte et responsable et des points d’orientation stratégique précis, que dans un pays incontrôlable, chaotique et instable.
     
     
     

    5.  La voie eurasienne
    L’eurasisme est le modèle répondant le plus précisément aux intérêts stratégiques de la Russie moderne. Il donne les réponses aux questions les plus difficiles, offre une sortie aux situations les plus emmêlées. L’eurasisme combine l’ouverture et l’aptitude au dialogue avec la fidélité aux racines historiques et l’affirmation conséquente des intérêts nationaux. L’eurasisme offre un équilibre raisonnable entre l’idée nationale russe et les droits des nombreux peuples habitant la Russie et plus largement l’Eurasie.

    Certains aspects précis de l’eurasisme sont déjà utilisés par les nouvelles autorités russes orientées vers une solution créative des difficiles problèmes historiques auxquels la Russie doit faire face dans le nouveau siècle. Et chaque fois que cela se produit, l’efficacité, la logique, les résultats stratégiques sérieux, parlent d’eux-mêmes. Le processus d’intégration dans la CEI, la création de la Communauté Economique Eurasienne, les premiers pas de la nouvelle politique étrangère de la Fédération Russe concernant l’Europe, le Japon, l’Iran et les pays du Proche-Orient, la création d’un système de districts fédéraux, le renforcement de la ligne verticale du pouvoir, l’affaiblissement des clans oligarchiques, la politique du patriotisme et du sens de l’Etat, l’accroissement du sens de la responsabilité dans le monde des médias – tous ces points sont des éléments importants et essentiels de l’eurasisme. Pour le temps présent, ces éléments sont mélangés avec les tendances inertielles des deux autres modèles (libéral-démocrate et soviétique). Et pourtant il est parfaitement clair que l’eurasisme monte fermement vers son zénith, alors que les deux autres modèles mènent seulement un combat d’arrière-garde.

    Accroître le rôle de l’eurasisme dans le politique russe est un processus évolutif et graduel. Mais le temps est déjà venu de faire une étude plus attentive et plus responsable de cette théorie et philosophie réellement universelle, dont la transformation en pratique politique et en vision-du-monde se fait sous nos yeux.
     
     

    Alexandre Dugin, Ph. D.
    Dirigeant du Mouvement Politique Social Pan-russe « Eurasia ».
    Juin 2001.

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