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    Textes | Douguine | Entretien | Identite | KM.ru | 12.07.2001 Напечатать текущую страницу
    Alexandre Douguine

    LE DÉFI POUR LA RUSSIE ET LA RÉCHERCHE POUR L’IDENTITÉ

    De l'entretien à KM.ru, Octobre 2001

    Ce que nous sommes et ce que nous ne sommes pas

    Si nous voulons que la Russie prenne une position correcte dans le cours des événements mondiaux, nous devons comprendre ce que nous sommes et ce que nous ne sommes pas, et à l’intérieur de quel système de coordonnées nous agissons. Ce n’est pas vraiment évident. Notre société reste profondément divisée quant à sa vision du monde. Elle est troublée, perplexe, effrayée et inquiète.

    La société russe se trouve aujourd’hui au milieu d’un obscur combat entre des identifications opposées, de chaque coté desquelles se tient tel ou tel groupe d’influence, telle ou telle strate de la population – mais parmi lesquelles n’existe ici aucun consensus en terme d’idéologie, de politique et de vision du monde. 

    Je suis un défenseur de la vision eurasiste de l’histoire russe.

    Par conséquent, tout mon système d’évaluation de la Russie moscovite, de celle de Pierre I, de celle du joug romano-germanique (tel est le nom qu’utilisent Trubetskoï et Savitsky pour désigner la période qui suivit celle de Pierre I) est inscrit dans le cadre d’évaluation de l’eurasisme classique. A partir de ce point de départ, je me trouve mieux disposé envers, disons, la période soviétique de l’histoire russe, qu’envers la période des Romanov. Je suis convaincu que – pour paradoxal que cela puisse sembler – au temps du pouvoir bolchevik, l’accent était davantage mis sur les éléments nationaux et moscovites, sur les racines et le sol, que pendant la période des Romanov.

    L’élite politique contemporaine a beaucoup en commun avec les penseurs de la période romano-germanique. Elle montre, comme elle le faisait alors, sa haine pour le peuple russe, considéré comme étant sous-développé vis-à-vis des peuples européens vivant dans les autres pays européens. Il n’existe pas de consensus dans la société russe sur la manière dont la Russie doit maintenant se développer. Notre société est déchirée par certains mythes d’identification bien précis, et il arrive fréquemment de rencontrer des gens qui utilisent des systèmes opérationnels remplis de contradictions, dans leurs propres analyses.
     

    La Russie en tant que « pays occidental sous-développé »
    Le premier modèle est l’auto-identification de la Russie comme étant une partie périphérique, quelque peu arriérée, de la civilisation occidentale. C’est la thèse sur « la Russie en tant que pays occidental sous-développé ». Un secteur de ces « pro-occidentaux » considère qu’un tel « sous-développement » apparaît seulement en relation avec des paramètres technologiques, alors que pour tout le reste la Russie est un pays avec sa personnalité propre, méritant son droit à une existence autonome, auto-suffisante. C’est probablement la vision de la Russie à laquelle s’accrochent les patriotes russes cultivés appartenant à la sphère politique, parmi lesquels figure aussi notre président Vladimir Putin. Un autre secteur des « pro-occidentaux » est convaincu de l’arriération irrémédiable et fatale de la Russie, de son total sous-développement, de son caractère périphérique et de sa marginalité du point de vue juridique, culturel, intellectuel et idéologique. Une telle position est soutenue, par exemple, par Tchoubaïs, Kokh, Gaïdar, etc., c’est-à-dire par les atlantistes russes. Pour les gens qui regardent la Russie comme faisant partie de la civilisation occidentale, le danger réside dans le fait que nous ne serions simplement pas capables à la fois de rattraper l’Occident, de nous unir à l’Europe, de nous développer technologiquement et moralement, de créer une société civile et de créer nos propres institutions de marché libre (telle est la position des patriotes pro-occidentaux), et de rester nous-mêmes, plongeant dans notre propre originalité, notre régime inimitable, manquant à jamais la rencontre avec l’Occident (du point de vue des « occidentaux-russophobes », cela est la tragédie actuelle). Entre ces deux catégories d’« occidentaux » il y a à la fois des similarités et des différences. Et pourtant les uns et les autres définissent leurs ennemis en partant de la thèse : « la Russie = pays occidental sous-développé ». En tant qu’opposition interne ces ennemis sont identifiés comme étant ceux qui entravent l’occidentalisation de la Russie, son « atlantisation » – « la coupe des barbes » [épisode bien connu du règne de Pierre le Grand, qui avait obligé les boyards – les nobles – à raser leur barbe pour ressembler aux Européens], l’attitude envers le progrès technologique, le libre-échange et la société civile. Pour les occidentaux, sont dangereux tous ceux qui visent, d’une manière ou d’une autre, à dévier de la voie occidentale de développement, mettant la Russie sur une voie différente, alternative.

    Les partisans de la thèse : « la Russie est un pays occidental sous-développé » sont nombreux parmi le gouvernement du pays, parmi l’intelligentsia urbaine, le milieu des affaires, les médias fédéraux. Ils sont significativement moins nombreux à la Douma, et encore moins nombreux dans le peuple. Plus on s’éloigne de Moscou, plus leur pourcentage est faible parmi toutes les strates de la société, y compris parmi les autorités et le milieu des affaires – quel que soit leur nombre absolu. En termes absolus ils ne sont qu’une petite minorité parmi les citoyens russes, alors que parmi les élites fédérales, en particulier parmi les autorités exécutives et les médias, ils sont au contraire l’écrasante majorité. Cette disproportion très dangereuse et déplaisante est chargée de menaces de sérieuses crises et explosions sociales et politiques.

    La Russie en tant que civilisation originale
    La seconde position est l’auto-identification de la Russie en tant que civilisation originale ; par conséquent, ni « arriérée » ni « occidentale », puisqu’ici il ne peut y avoir aucune commune mesure entre la Russie et l’Occident. La Russie est un pays qui ne peut pas et ne doit pas se mesurer elle-même à l’échelle "de l'ordinaire  arshin (F. Tyutchev), car elle possède sa « complexion propre ». Ceux qui adhèrent (consciemment ou non) à la position eurasiste pour la question de l’identification, ceux-là sont convaincus de l’existence d’une histoire et d’une société russe propres et particulières, un système de valeurs peut-être pas détecté aussi complètement que prévu intuitivement par les Slavophiles, Danilevsky, Leontiev, qui permet de mesurer la Russie selon une échelle interne, souveraine.

    Dans l’opinion des défenseurs de ce genre de modèle d’identification – auquel j’appartiens moi-même – la menace principale réside dans le mouvement vers l’Occident dans tous les domaines : géopolitique, culture, économie, technologie, pouvoir des médias.

    Même le camp patriotique n’est pas uniforme. Il inclut les purs nationalistes, qui s’inquiètent seulement des intérêts des Grand-Russiens, des Slaves, avec une bonne dose de xénophobie. Ce sont les nostalgiques du modèle soviétique. Et ce sont les eurasistes. Corrélativement, pour chacun des trois groupes mentionnés, il y a une vision différente de l’ennemi. Tous les patriotes rejettent la voie occidentale de développement et refusent de considérer la Russie comme un « pays occidental sous-développé ». Mais si nous allons plus loin, le tableau devient plus complexe et des contradictions internes apparaissent.

    Ainsi, les « nationalistes étroits » considèrent que – à part l’Occident – la menace vient aussi de ceux qui veulent à leur tour « élargir » la Russie, élargissant l’identification au-delà des frontières de l’ethnie russe. Par conséquent, ils sont hostiles à la fois aux eurasistes et aux néo-communistes. Dans les cas extrêmes, ces « nationalistes étroits » peuvent même aller jusqu’à des formes de partenariat avec les « occidentaux » – unis à eux par l’anti-communisme. Les partisans de la version néo-soviétique de l’idée nationaliste considèrent que le mal fondamental est le capitalisme, le libéralisme, le système bourgeois. Par conséquent, ils ajoutent une dimension socio-économique à l’orientation anti-occidentale. Leur ennemi N° 1 est le capitalisme, alors que pour les nationalistes et les eurasistes l’aspect économique n’est que secondaire. 

    Les eurasistes regardent la situation présente depuis leur propre perspective. Leur ennemi principal est la civilisation occidentale. Ils unissent en eux-mêmes toutes les thèses anti-occidentales – géopolitiques, vision-du-monde, religieuses, historiques, culturelles, socio-économiques – et sont prêts à faire alliance avec tous les patriotes et tous les défenseurs d’une politique de puissance [derzhavniki] (de droite ou de gauche) pour le salut de l’originalité russe face à la menace de la globalisation et de l’atlantisme.
     
     

    L’Occident est le royaume de l’Antéchrist
    Les eurasistes affirment l’identité de la Russie dans sa plus large signification civilisationnelle, où le dénominateur commun se tient au-dessus des différents secteurs ethniques, raciaux, culturels et confessionnels. Tous ensemble, ils constituent la civilisation eurasienne unique de Russie-Eurasie. Le mouvement « Eurasia », dont je suis le leader, est porteur de l’expression politique et de la vision-du-monde de cette position. 
    Pour nous, les eurasistes, l’Occident est le royaume de l’Antéchrist, le « lieu maudit ». Toutes les menaces contre la Russie viennent de l’Occident et des représentants des tendances occidentales en Russie. Nous sommes contre la dilution de la Russie dans la civilisation occidentale, contre l’orientation vers l’Occident, mais – à la différence des simples communistes et nationalistes – nous comprenons parfaitement que la Russie seule ne peut pas se maintenir face à la globalisation. La Russie ne peut pas être exclusivement renfermée sur elle-même. Dans cette nouvelle phase, nous devons formuler et proposer aux autres peuples un idéal alternatif : quelque chose de différent, qui ne soit ni l’occidentalisme ni l’atlantisme, ni la formule libérale-démocrate de messianisme. L’originalité et la pluralité russes des régimes a toujours existé. Nous n’avons jamais été et n’aurions jamais pu être un pays aussi pleinement occidental que, par exemple, la France. La complexité florissante, propre à une civilisation traditionnelle, à une société de type impérial, a toujours été préservée par nous, même dans les périodes les plus difficiles. En Russie, il n’a jamais existé de modèle universel pour toutes les ethnies se trouvant à l’intérieur de ses frontières, même sous les communistes. Les couches archaïques et la polychromie furent toujours préservées.

    Indubitablement la Russie n’est ni irréprochable ni idéale dans son développement historique, on peut trouver de nombreux moments négatifs. Pourtant, même à l’époque du « joug romano-germanique », des tentatives d’établir partout un modèle de civilisation anti-national en Russie, les traits de la culture russe originelle ont constamment survécu. Assez curieusement, cette position des autorités officielles envers l’élément populaire fut beaucoup plus hostile et dure au 18ème siècle qu’au 19ème. Très peu de gens savent qu’au 18ème siècle la croix orthodoxe à huit branches, aujourd’hui présente dans toutes les églises, était interdite. Elle était considérée comme un symbole de ce qu’on appelait la « foi de Brynsk », comme la nomma un écrivain « uveau croyant ». Mais au 19ème siècle, la croix à huit branches revint, silencieusement et pas à pas, sans « révolution », et avec elle revivent de nombreux autres aspects de l’ancien mode de vie russe, rejetés à la fin du 18ème siècle et au début du 19ème siècle. Les éléments populaires plus anciens et plus profonds émergèrent progressivement à travers les formes étrangères de l’élite occidentalisée des Romanov. Nous devons donc séparer « la Patrie idéale », la Russie en tant que « Patrie parallèle », d’avec son incarnation historique concrète, dans laquelle diverses strates se sont superposées l’une sur l’autre, apparaissant les unes après les autres.
     

    Atlantisme contre eurasisme
    Aujourd’hui notre tâche est seulement de transformer l’originalité russe en un modèle universel de culture, en une alternative au globalisme atlantiste, et aussi en une vision-du-monde complète en elle-même. Et cela est rendu possible par l’existence d’un ennemi commun – l’atlantisme, le Nouvel Ordre Mondial, la globalisation américano-centrée – exposant ouvertement ses plans, ses intentions, ses objectifs et ses méthodes. Face à l’hégémonie absolue des Etats-Unis et des pays qui les ont rejoints, tous les Etats restants deviennent automatiquement un seul bloc. Ils sont exposés à tour de rôle à des frappes aériennes (rappelons-nous les Yougoslaves, les Irakiens, les Afghans, les Libyens, et le temps n’est plus très éloigné où ils seront rejoints par les Biélorusses et les Ukrainiens). Peut-être un destin similaire nous attend-il. La guerre a été menée depuis déjà longtemps en Europe, et pas selon le principe « musulmans contre chrétiens ». Derrière tout cela se tient la géopolitique, l’opposition entre l’atlantisme et l’eurasisme.

    J’ai une expérience des Balkans, où se déroule un massacre contemporain, presque comme au Moyen-Age. En-dehors de toute autre considération, cela signifie que l’humanité, bien que changeant constamment, reste fondamentalement la même – ses valeurs les plus importantes et les plus fondamentales sont toujours l’ethnie et la religion, l’amour de la justice et la soif de liberté, la foi en un idéal et la haine de l’ennemi. Ce qui compte est seulement de définir correctement la ligne de front, les amis et les ennemis pour chaque civilisation, chaque peuple, chaque tradition.

    Je ne crois pas que l’opposition entre les Etats-Unis (l’Occident) et le wahabisme soit vraiment sérieuse. Nous savons que la dernière rencontre entre Ben Laden et ses sponsors de la CIA a eu lieu en août à Dubaï, où il résidait. On peut maintenant lire cela dans n’importe quel journal anglais. Mais ce sont des détails. En matière de faits, le dénommé « islam radical » (wahabisme, salafisme) est une force construite et constamment gonflée par les Etats-Unis et dirigée contre l’Eurasie, contre une alliance eurasiatique potentielle, contre la Russie, l’Iran, la Chine, l’Inde, l’Europe.

    Notre modèle propose d’établir entre ces Etats des liens et des contacts multiformes sur la base d’une globalisation alternative. Je ne parle pas d’une tentative de construire une sorte d’idéologie unifiante, part exemple du genre soviétique. Nous proposons une philosophie fondamentale de multi-polarité, où la différence ne réside pas dans la nature de l’aliénation, mais dans la nature de la consolidation. C’est-à-dire que nous voulons conserver notre unicité (qui signifie la diversité, dans tous les cas) face à l’unification, qui signifie la mort de la diversité. Nous voulons cette multiplicité et cette diversité des cultures, des ethnies, des peuples, non pour empêcher mais au contraire pour contribuer à la consolidation des efforts opposés à l’ennemi commun. Aujourd’hui, comme pendant la seconde guerre mondiale, comme pendant d’autres affrontements sévères, d’une manière difficile et inattendue, une nouvelle coalition se forme néanmoins. C’est une consolidation progressive des pays, des cultures, des religions, des organisations sociales, des mouvements politiques, mécontents de la globalisation unipolaire. 
     

    L’Eurasisme en tant qu’anti-globalisme universel
    Il est cependant faux de considérer qu’aujourd’hui un modèle anti-globaliste universel commun existe déjà. Si cela est seulement un début, alors la philosophie eurasiste possède tous les arguments indispensables pour devenir le levain d’un tel anti-globalisme universel. De plus, « l’ennemi commun » rallie et offre certains fondements civilisationnels de base, géopolitiques et stratégiques, avec lesquels nous pouvons déjà travailler. Et certainement, la géopolitique vient en premier.

    J’ai eu affaire à cette discipline depuis quinze ans ; j’ai publié le manuel « Fondements de la géopolitique », montrant que l’opposition à la globalisation unipolaire de la part de tous les sujets restants de la politique internationale possède une très sérieuse base conceptuelle, historique et théorique. Dans certaines conditions déterminées, les efforts des différents pays et peuples concernant l’opposition à un unique centre de force mondial convergent en une seule tendance. Nous voyons la manière dont les musulmans professant l’islam traditionnel et les chrétiens de l’Eglise orthodoxe se rejoignent dans le combat contre le wahabisme. Ici un élément très important est la ressemblance de la structure de l’expérience religieuse pour des traditions ayant des principes dogmatiques différents.

    Des intérêts communs pourraient se manifester aussi dans le domaine matériel pratique – dans le domaine des ressources en énergie, qui sont limitées dans le monde contemporain. Ainsi dans le domaine énergétique il existe de nombreux intérêts communs entre la Russie et l’Union Européenne. Dans ce cas les différences culturelles ne diminuent pas le degré de partenariat stratégique dans les domaines économique et énergétique. Politiquement et philosophiquement, l’Europe peut difficilement assimiler l’eurasisme, et les fondateurs de ce courant ont rencontré une réception assez fraîche de la part de la culture romano-germanique. Néanmoins certaines convergences de base pourraient apparaître dans les politiques rejetant le libéralisme radical (qui caractérise à la fois les socio-démocrates et les républicains européens de droite du genre gaulliste/ adenauérien), et aussi dans « l’eurasisme économique ou énergétique » dans le domaine des préoccupations purement matérielles.

    Après les événements de septembre et le début de l’opération militaire alliée en Afghanistan, nous sommes face à la menace d’être impliqués dans un conflit sur notre territoire. Les attaques contre les Etats-Unis ont eu des répercussions sévères sur l’Eurasie.

    Nous avons encore aujourd’hui des chances de conclure des alliances géopolitiques avec diverses puissances dans diverses conditions. Avec l’Iran nous nous rapprochons par nos préoccupations régionales en Asie Centrale et par une stratégie commune en politique et en économie. Avec l’Inde la même chose est vraie, dans ce cas pour l’Asie de l’Est. Avec le Japon – par l’économie et les questions liées aux ressources en Extrême-Orient, et par les frictions communes avec la Chine. En Europe, la Russie se sent proche de la social-démocratie ou du gaullisme français, et plus généralement des partisans de l’intégration européenne, transformant l’Union Européenne en une force pas seulement économique, mais aussi politique. Dans une perspective à court terme, même la Chine peut être considérée comme un allié tactique pour la Russie ; mais à long terme la Chine apparaît incapable d’assumer un rôle eurasiste sérieux, sans parler d’un rôle mondial. Voyez-vous, à l’intérieur de la Chine, loin de la région côtière développée, vit une énorme masse de pauvres gens malheureux, qui pour survivre grattent avec des bâtons dans des marais à la recherche d’oiseaux morts. Que peut obtenir la Russie de la part de la Chine, à part une masse affamée ? – et de plus sa propre culture est une puissante pratique millénaire d’assimilation raciale des étrangers. Nous avons un degré de complémentarité géopolitique assez faible avec les Chinois. Par conséquent je suppose qu’une relation excessivement étroite avec la Chine peut même être dangereuse pour nous.

    Mais, indubitablement, le danger principal – contre lequel il est possible de se solidariser, même avec les Chinois – est l’Occident dirigé par les Etats-Unis. Si nous regardons ce qui se passe dans le monde, aux Etats-Unis, derrière le rideau d’une façade démocratique, nous verrons clairement un mécanisme en action, qui se dirige vers sa fin, avec une force infernale, indépendamment de tout. Cela contraste fortement avec les rues de New York, où une foule disparate se promène apparemment au hasard. Voilà les vrais Etats-Unis, l’Empire atlantiste du Mal, la Carthage mondiale, notre véritable adversaire, au lieu de cette Amérique protestante fondamentaliste, ou encore, de cette Amérique grossière de MTV, que nous connaissons de l’extérieur.
     
     

    Le « destin manifeste » et l’élite américaine
    Il existe un certain module, imprégnant toute la société américaine. Un certain paradigme, selon lequel toutes les décisions sont prises à l’intérieur des structures de pouvoir. C’est le « pacte atlantiste », ce qu’ils appellent le « destin manifeste ». C’est un certain code de la « puissance maritime », l’origine secrète du Léviathan, le monstre maritime qui mène à travers les siècles et les civilisations l’interminable guerre des continents contre le monstre terrestre, contre Béhémoth. Il existe une étrange et même mystérieuse consistance et continuité déterminée de la politique étrangère des Etats-Unis, qui n’est pas non plus entravée par l’hétérogénéité, la différenciation interne de la société américaine, si nous regardons les frictions entre les partis et les politiciens. Seule la façade change, le « code maritime » fondateur reste constant. L’enveloppe avec le message scellé du Léviathan est prête pour toutes les occasions. Dans les moments critiques de tels messages sont ressortis, et ce qu’il faut faire apparaît clairement. Ce pacte du Léviathan a aussi ses propres messagers explicites – ce sont les géopoliticiens américains, qui comprennent très clairement la logique de ce code et le transmettent à travers un système de fondations et d’organisations particulières comme le CFR (Council on Foreign Relations, Conseil en Relations Etrangères), dans lequel un rôle majeur est joué par Zbigniew Brzeszinski.

    La Russie-Eurasie aussi possède un code similaire – le « code de Béhémoth », le paradigme de la « civilisation continentale ». Nous aussi avons un « destin manifeste », mais il est considérablement différent du destin de l’Occident. Les constantes civilisationnelles découlent explicitement de la compréhension de l’histoire russe – et à travers toutes ses phases. Mais l’impression demeure que cela arrive spontanément, inconsciemment, alors qu’au niveau subjectif les élites s’échappent souvent de ce cadre, se sentant comme possédées par un dessein extrême, et quittent (ou s’en laissent écarter) la voie eurasiste principale. 

    Ainsi notre société russe semble souvent solide vue de l’extérieur, alors que les élites agissent en fait chaotiquement et séparément. Aux Etats-Unis, au contraire, la société apparaît extérieurement éclatée, mais les élites agissent solidairement et rigoureusement. En général, le type de la vraie élite américaine – les WASP ou même les nouveaux types de l’élite afro-américaine (tels que Condoleeza Rice) – possède de nombreux traits du totalitarisme dur. Dans certains secteurs précis, la société libérale se rapproche dangereusement du fascisme. Alors que – ayant fait l’expérience de l’autoritarisme – la société eurasiatique garde en elle-même un large degré de liberté.
     

    Atlantistes and globalistes
    Je place devant moi un spectre du fondamentalisme américain du genre Protestant. D’une part, ils peuvent être nos alliés, car ils considèrent que l’expansion excessive, les frontières planétaires du monde sous contrôle américain, causent un dommage à la puissance américaine. Si leur projet isolationniste était réalisé, nous aurions l’Amérique de Woodrow Wilson, une Amérique qui serait revenue à la doctrine Monroe. Cela serait si positif pour nous que dans ce contexte donné nous pourrions considérer les Etats-Unis comme nos alliés. Mais hélas, l’influence de ces forces ne dépasse pas celle de l’aile d’extrême-droite du Parti Républicain et des milices désordonnées. De plus, la base religieuse-culturelle de ce secteur est si différente de toutes les formes d’eurasisme, que dans ce cas on ne peut pas parler d’affinité métaphysique ou de ressemblance de « code culturel ». Et les mêmes fondamentalistes-« distributeurs » considèrent l’Eurasie comme le « royaume de l’Antéchrist », comme le « pays de Gog ». Ronald Reagan leur emprunta le slogan expressif sur l’URSS, «l’empire du mal ». En d’autres mots, ici nous pouvons seulement parler de la convergence pragmatique des positions géopolitiques.

    Les Républicains normaux, même en s’opposant à leur aile extrémiste, ne remettent pas en cause la nécessité de la suprématie de l’Amérique dans le monde. En cela ils ne diffèrent pas des Démocrates. Tous deux ont des objectifs généraux, un idéal planétaire uniforme : un modèle démocratique de marché libre sous l’égide des Etats-Unis, représentant l’extension du modèle socio-politique et économique américain à la planète entière – un mélange général des peuples, des cultures, des religions, des races. Le débat entre purs globalistes (les Démocrates) et purs Atlantistes (les Républicains) porte seulement sur l’étendue, les formes et les formules du contrôle mondial par les Etats-Unis. Les globalistes maintiennent qu’un droit précis à la parole doit être garanti aussi aux autres pays à coté de l’Amérique. Les atlantistes maintiennent que seuls les Américains doivent entrer dans le « gouvernement mondial » et que ce leadership doit être solidement fondé sur l’usage direct de la force contre les rebelles, de la part des Etats-Unis et de leurs partenaires de l’OTAN. Cependant, même les Démocrates ne contestent pas cela.
     

    Le germe de la guerre civile
    Je suis parti du fait que dans notre société existe une tendance assez puissante, concevant la Russie comme un « pays occidental sous-développé ». Il y a aussi tous ceux qui ne pensent pas ainsi. Plus important, dans la société russe n’existe pas de consensus concernant l’auto-identification de la Russie. Et de cela résulte logiquement une hésitation concernant la nature de la menace principale, la direction dont elle viendra, et comment réagir en conséquence. Nous pouvons probablement dire que le principal défi à l’intégrité et à l’identité de notre pays est présent aujourd’hui dans la société comme un germe, le germe de la guerre civile.

    Notre idée eurasiste consiste à opposer au globalisme planétaire unipolaire sous l’égide des Etats-Unis, un modèle alternatif de globalisation – multipolaire ou globalisation régionale. La présence d’un ennemi commun unit les participants les plus divers de ce projet alternatif, lui donnant certains fondements géopolitiques, stratégiques, basiques, civilisationnels précis, avec lesquels nous pouvons déjà travailler.

    L’eurasisme propose son projet intégrationniste également à l’intérieur de notre pays. C’est peut-être la seule voie pour vraiment intégrer les différentes forces sociales de la Russie autour de la forme d’Idée Nationale la plus générale et la plus raisonnable. L’eurasisme est le garant de la sécurité de notre société à la fois dans un sens stratégique, civilisationnel et politique. 
     
     
     


    Notes

    Arshin: ancienne mesure de longueur correspondant à 0,71 m. 

    « Foi de Brynsk » est le nom péjoratif dont les partisans du Vieux Rituel (starodbriyadtsy) étaient affublés par certains des « Nouveaux Croyants » (schisme russe du XVIIè siècle). 
    Le livre auquel l’auteur se réfère probablement est « Des preuves de la Foi schismatique de Brynsk ». Dans la forêt de Brynsk, dans le district de Bryansk près de Smolensk, un monastère a existé depuis 1535.

      et traduit par M. Conserva.

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